L'ANGE AUX AILES BRISÉES...



 Parce que tes ailes se sont brisées aux lisières de l'enfance, que l'exil forcé loin du soleil t'a davantage meurtri, tu t'es mis en colère...

Tu t'es transformé en ce sale gamin, que tout le monde aimait bien quand même, car il ne parlait jamais de lui, mais tellement des autres, qui a d'abord frappé de ses poings sans être entendu, crié son enfance, son pays de coeur, son âme à l'envers, tant il se sentait orphelin de tant.

S'arranger avec ses fantômes, juché sur une vie remplie 
d'idylles ensevelies dans des drames, c'est choisir de résister à un destin qui ne veut pas de vous, autrement qu'en vous le faisant payer de mille manières, ce devait être difficile d’être toi Guy.

Faire rire plutôt que pleurer, livrer tes colères ainsi, qui d'autre que toi aurait pu y parvenir, tu as noyé ta folie en nous faisant applaudir à tout rompre, fais de la scène un hôpital psychiatrique à ciel ouvert, tu soignais tes blessures en cognant sans risquer la camisole de force.

"Le rire du résilient" qui te venait des abysses de l'injustice qui gangrène l'humanité, ne t'a pas  réellement guéri, convaincu que je suis, qu'après la scène tu devais pleurer souvent, les regrets que tu ne pouvais dépasser, car ils n’étaient pas communs.
     




Tu ne t'es jamais départi de l'enfant espiègle qui a pris bien des raclées, tant tes yeux moquaient le cynisme qui caractérise parfois certaines vies, ses affres que toi seul ressentaient, que ta pudeur contenait, car tu étais de ceux qu'elle ne met pas à genoux.

D'aucuns se réjouiront de l'histrion disparu, des coups de gueule qui se sont tus, de bien des boulets rouges soudain trop silencieux, même si derrière les rideaux la relève est déjà là, pour rappeler un pied noir frondeur, qui a su décliner la légion d'honneur pour lui préférer le franc parler...

Le sillon que tu as tracé, est déjà un chemin qui annonce une route, que les caciques redoutent de devoir emprunter, tant le racisme et la bêtise, n'ont plus bonne presse depuis toi, le libertaire qui ne lâchait rien, dans lequel je me reconnaissais depuis ma tendre enfance.

Tu m'as appris à aimer une mère qui me battait, à sourire de mes problèmes , à me moquer des hommes qui nous volent notre avenir, mais surtout tu as été un modèle quant à ces religions qui ne servent que si peu les libertés des hommes...

" Ma Torah, mon Coran, ma Bible disais-tu sont la déclaration des droits de l'homme..."


Adieu Guy, tu méritais le repos. 






























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