LE MYSTÈRE DE MON ÂME...


 L'ombre du temps s'est rapprochée de moi, faisant ressortir tous les bleus de mon cœur, comme pour me rappeler les méandres de mon âme, me faire voir à quel point les grilles de mon jardin semblent rouillées.

Les contours de l'espoir se sont retirés devant les confins de l'ennui, je n'ai plus la force d’espérer les soleils incertains, les suaves senteurs, et les chagrins sans âge qui obligent l'ultime bien-être de la solitude, les quelques larmes versées au ciel.

La vie s'est à  nouveau vêtue en mendiante, tel un rivage perdu sur un chemin banal, un jour qui naît avec lenteur, un frisson dans la nuit qui espère le matin pour oublier ses chagrins de sommeil, ceux d'un poète pensif au regard illusoire.
     
Mais des brins d’espérance ont eu raison des barreaux dans l'âme, ces quelques vers esseulés qui parlent d'une mémoire qui s'endort au miroir du passé, d'un visage éclaboussé de pleurs, tant de rochers ourlés d'écume, qui nous font aboyer la rancœur.

Indifférent au temps et à son désespoir, tel un voile câlin, une aube de lumière, un soupir de tendresse, tels de papillons suivant leur course folle, les mots qui se bousculaient en traces de chagrin, se sont mués en un souffle qui ose un murmure d'amour, aussi beau que tendre.

Lors d'une aube de tendresse, au détour d'un matin ou le temps se faisant lent et le ciel sans nuage, j'ai senti la vie qui m'invitait à un nouveau voyage, une sorte de chemin aux  lisières du jour qui me conduisait à une douce nonchalance,

Je pensais me retrouver sur la grève des rêves, bien des brumes et des mortes saisons, un temps indolent qui laisse les cœurs sans sommeil, ou l'on se retrouve telle une boussole sans aiguilles qui ne peut que se confier qu'au silence ou se taire.

J'ai glissé sur les pas, d'un bouquet de mots cueillis, comme si j'entendais sangloter un ruisseau, une rose aux lèvres, des fleurs dans les yeux pour faire d'un sentiment, un lieu, un songe ou l'on sent son cœur une nouvelle fois trembler de bonheur.
       
Telle une âme errante, un soupir odorant que je voudrais couvrir de mon aile, et pousser à boire à la même onde tout en nous prenant par la main, tant je sais qu'elle m'a rendu le jour autant qu'ouvert son cœur quant à ses amours et ses regrets.

Tel un présent céleste, elle est belle, belle à me rendre fou, devenant le secret de mon âme tout autant que son mystère, sans même nous voir, mais nous aimant tout simplement, tout en n'ignorant pas à quel point je suis épris en songes et en pensées.




















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