LE BONHEUR FUYANT....

Une amourette désenchantée nous plonge parfois dans le plus grand des désarrois, comme si plus rien d'autre n'avait de l'importance au vu de ce qui s'écroulait, de cette croyance que celle-ci revêtait à notre insu, semblant plus essentielle que jamais à notre bonheur...

Embringués dans un rythme de vie effréné, nous fondant dans une humanité grouillante, nous perdons notre temps en frivolités de toutes sortes, qui nous font oublier la misère intérieure dans laquelle nous surnageons continuellement, en nous noyant dans une boulimie de l'avoir.

Nous nous laissons entraîner dans un système de valeurs fausses, le culte de l'argent, les apparences futiles, l'illusion des obligations qui nous font nous sentir importants, pour acquérir des biens qui ne sont en fait que des prétextes à nous fuir, de manquer de cohérence avec nous mêmes.

Il suffit de contempler nos attachements, et réaliser à quel point être triste et malheureux est devenu banal, combien sourire sans raison dans la rue crée un malaise chez les autres, pour nous dire que quelque chose ne tourne plus rond dans nos sociétés.

D'illusions en illusions tout devient un sac de nœuds, l'humanité devient triste tant le superflu se fait illimité, et nous succombons de plus en plus aux oripeaux factices du bonheur marchand, passant le plus clair de notre temps à lorgner sur ce que nous n'avons pas.

Nous baignons dans l'abondance ou le désir d'avoir toujours plus, au lieu d'être heureux d'être en vie, de voir ce qui est important et rend nos coeurs heureux, de juste nous sentir en harmonie avec nous mêmes et ce ( ceux ) qui nous entoure, ces petites choses en lisière de nos vies.

Nous nourrissons nos inquiétudes, créons nos jours de tourmentes à force de pression et d'obligations qui nous éloignent de l'essentiel, une simplicité d'esprit et d’émotions, ou l'on se réjouirait davantage de nos expériences que de nos possessions.
       
Cette vague nauséeuse nous fait oublier à quel point notre réservoir affectif est vide, que nos plus beaux souvenirs sont faits de choses simples, et aussi comment les instants partagés valent mieux que les moments solitaires dans l'illusion de bonheurs éphémères.

Nous avons à peine le temps d'aimer et de nous sentir aimés, d'être toujours en quête de quelque chose, d'écouter sans cesse un ego qui veut accomplir des prouesses, pour améliorer notre confiance en nous, de manière aléatoire et surtout dérisoire dans la durée.

Les mythes de la vie heureuse ne sont que des douleurs de l'esprit, tant  notre propension à nous habituer à tout et surtout au bonheur est démesurée, les chose n'ayant que l'importance que nous leur prêtons, nous ne sommes heureux que si momentanément.

Loin des vanités et des fausses ambitions, nous retrouvons nos aspirations profondes, en lâchant prise, en nous libérant du passé et d'une société consumériste nous renouons avec notre capacité à nous émerveiller, tout en profitant sans posséder.

Jouir de l'instant présent sans se soucier du lendemain, c'est s'épargner des blessures et souffrances inutiles en tenant à distance les règles, les contraintes et les compromis que nécessitent les vanités de nos vies, alors que nous pouvons vivre mieux avec moins.

Il nous suffirait de vivre en conscience, ancrés dans le présent et une logique de simplicité souvent difficile mais nécessaire, pour nous satisfaire de ce que l'on a et en être reconnaissant, afin de retrouver son coeur d'enfant trop souvent troqué contre des responsabilités.

Quand l'esprit est plus calme et qu'il lâche prise, on peut comme moi puiser dans l'écriture la force de maîtriser son destin, en se préoccupant davantage des choses qui donnent à nos joies du sens, une belle amitié, ou un bonjour inattendu, qui sont autant de trésors simples...

   
Un sourire, tel un soleil qui se noie dans l'océan ...

"Vivre c'est peu de choses, mais vivre bien et mourir bien, c'est beaucoup... Être heureux et vivre pleinement .. L'essentiel  est d'être satisfait de son sort !! "

Merci Mustapha