AVOIR L'ESPRIT VAGABOND...

  

 Quand nous quitte l'ambition légitime que de faire de notre vie une œuvre, nous aspirons à un bonheur de proximité, en acceptant ce qui est plutôt que ce qui pourrait être, mais surtout en vivant plus, allant jusqu'à nous ouvrir aux autres et à leurs singularités, choisissant de vivre en amitié avec la vie.

En n'étant pas un esprit critique qui donne une vision du monde plutôt noire, mais plus celui qui sait apprécier une succession d'instants discrets qui ne manquent jamais, et tout aussi capable de savoir gouter à des plaisirs si étrangers les uns aux autres, comme pour libérer sa vie.

Le bonheur n'est pas quelque chose qu'on a ou pas, qui surgit de nulle part mais surtout un  choix dont nous devons être conscients, la plupart d'entre nous sont heureux sans le savoir, mais il est de celui-ci comme d'un état d'âme, d'aucuns ignorant que plus on se maltraite davantage on a mal.

Il s'agit d'une façon d'être présent dans la vie, comme s'il s'agissait d'un seuil à franchir pour aller se plonger dans une couleur bleue, afin de ne pas avoir l'humeur triste quotidienne, mais davantage apaisé et serein jusqu'à rayonner, changeant ainsi chaque jour à notre façon le monde qui nous entoure.

Eprouver de la gratitude pour tous les petits bonheurs que nous ne voyons plus, nous affranchir de toutes les conceptions acidulées du bonheur, et nous en aller vers le chemin le moins emprunté comme les poètes d'autrefois, c'est errer par monts et par vaux jusqu'à coïncider avec nos valeurs.

En ne cherchant pas à combler nos désirs, et à remplir nos envies, nous pouvons retrouver notre équilibre, mais surtout nous apprenons à nous connaitre, afin de réfléchir sans toujours ruminer à un quelconque scenario catastrophe, ni faire trop de place aux émotions hostiles et aux états d'âme douloureux.

Il suffirait d'être heureux quand tout va bien avant que l'adversité nous surprenne, en cessant de glisser vers la nostalgie du passé et l'espérance en un avenir meilleur que l'on a du mal à préciser d'ailleurs, qui nous font manquer le présent, tant chacun sait que le malheur se nourrit de lui-même.

Confrontés à un vent qui tourne, les hommes apprécient ce qui leur était donné de vivre, il ne s'agit pas de se résigner à une vie en demi mesure et à des croyances limitantes, mais de devenir pleinement, jusqu'à emprunter un  quelconque chemin parsemé d'embûches avec davantage de sérénité. 

La vie se doit d'être un modèle fait de devoir et non de désir, il nous faut aller à la vie en faisant taire les pensées limitantes mais surtout en gardant ouvert l'album de famille, car au plus lointain de l'histoire de l'humanité, il y a ce qui demeure essentiel et que nous ne devrions jamais perdre de vue.

Le bonheur est un vagabond qui se suffit d'un rien














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