ELLE S’EN EST ALLÉE...



Comme elle est venue, elle s’en est allée, sans faire de bruit comme à son habitude emportant la mystérieuse beauté d’un visage qui était davantage celui de l’enfant qu’elle était restée au plus profond d’elle. 

Toute menue dans une vie qui la dépassait, elle s’était heurtée aux maints soucis des femmes de chez nous, tout en se glissant dans une dignité qui l’a imposée et fait reconnaître, la rendant bien plus grande. 

Elle nous a dit une dernière fois adieu de la main, la voie éraillée déjà ailleurs, un salut qui voulait dire poursuivez sans crainte , nous partons mais laisserons toujours dans vos coeurs, un peu de notre lumière. 

Et le jour se fait sans elle, comme si de rien, et la vie reprendra pour combler les vides que les uns après les autres ils laissent en nous, après nous avoir propulsés vers un monde dont ils ne savaient pas trop quoi penser. 

Et je te revois en ma mémoire blessée, bien plus présente déjà, comme si le ciel se dévoilait pour me dire à quel point tu mérites d’emprunter le chemin vers la sérénité, la paix de l’esprit et le repos d’une âme si singulière. 

Il y a eu le froid du temps qui passe, celui sur les visages et tous ces masques qui nous font oublier le sentiment qui se débat pour ne pas mourir, ce mal qui nous éloigne insidieusement les uns des autres de notre vivant. 

La tristesse et le bonheur sont deux entités qui d’habitude se partagent, les effusions, les accolades, les larmes et l’émotion dans les regards semblent parties comme vers un monde meilleur, nous laissant à notre peur.

Ton visage semblait triste, comme si tu te souvenais du siècle dernier où nous étions tout les uns pour les autres, chacun portant en lui l’histoire de sa lignée, de son clan et du village qui l’avait élevé, de toutes les femmes qui l’avaient allaité pour calmer sa faim.

Tu semblais tourner une des dernières pages du livre de la vie, celle ou tout semblait avoir un sens, un temps ou les sourires remplissaient les visages du seul bonheur d’être ensemble, quand nul n’ignorait qui étaient les parents de celui en face de soi.

Tu t’en es allée comme un dernier soleil, de ton automne revêtue, cachant plus encore dans ton coeur la tristesse infinie que porte au fond d’elle une génération qui n’a que trop bien connue les silences qui s’apparentent à la pudeur. 

Un jour nous saurons, nous éprouverons le vertige de ce qui nous quitte, toutes ces choses dont la valeur est empreinte en nos âmes tout autant qu’en des cœurs qui voudraient retourner à la page qu’ils aimaient en sachant qu’il est déjà trop tard. 

EMMA TAOUS

Commentaires

Rahmouni a dit…
Merci de cette touchante attention autant que le fait de vous retrouver dans
mes écrits... j’espère vous revoir bientôt entre les lignes de ces pages partagées...
Dites moi en un peu plus sur vous L. D’ailleurs
Anonyme a dit…
Voyons Must ! je suis votre amie Lydie.
Anonyme a dit…
Elle est l’âme errante des beaux jours, des mots heureux et du bonheur si simple qui se partage, que sans prévenir j’ai laissée sur le bord du chemin sans la moindre explication, comme si je n’avais pas à lui en fournir, que ces quelques mois n’étaient rien de plus qu’un simulacre d’amitié alors que non. Elle est celle qui s’en est allée de son côté, vers l’ailleurs d’hier qu’elle avait quitté pour me suivre, pour s’inventer un autre univers, fait de mots plaisants qui chantaient une ballade, ou nous découvrions pressés d’aller vers le lendemain chargé de promesses, que signifiait l’impatience de nous retrouver. Elle abreuvait son quotidien à la source intarissable de nos échanges, se réjouissant de me voir si gai, quant au ravissement que mes vers lui procuraient, la sortant du fastidieux de l’ennui d’une solitude qui ne disait pas son nom et que je devinais pesante pour l’avoir si souvent éprouvée ...

L’errance se termine au gré de ce qui n’est pas un hasard, tant les âmes se détachent rarement quand elles sont jumelles.
Merci d être là Lydie
Anonyme a dit…
Il est vrai que ce qui nous a liés et nous lie encore même dans l'absence est un fil qui relie peut être celui qui est à l'origine d'un rêve, d'un souhait, jeté au hasard de la vie, pour un petit voyage imaginaire lorsqu'il est virtuel... Comme l'invisible !
Il est toute la force de nos envies, de nos rebondissements qui sommeillent en nous et il nous inspire, il nous fait illusion...
Ce fil est le destin qui suit son cours et rien ne sert de lutter avec ce fil qui s'emmêle ou qui casse...
Oui, parce qu'il est dit qu'il ne cassera jamais mais c'est pour ceux qui savent l'étirer... Pour les autres, il casse à tout jamais car c'est une volonté de ceux qui ne s'attachent à rien...
Le fil n'affecte pas ce qui le relie, il abrite le cœur de chacun, même éloigné l'un de l'autre.
Aussi loin peut être la distance, ce fil est le lien de l'âme !
Ce fil relie l'amitié, l'amour, la vie... Si on sait le tenir, il ne nous lâche pas... 🤗 Il reste un beau lien 🔗 Même dans l'absence. Merci d'être mon ami cher Must !
Anonyme a dit…
Il y a un temps pour tout, c'est toi qui décide! je voulais juste te signifier que même si nos comportements ne trouvent pas toujours de justification il serait vain de vouloir toujours tout expliquer? comme tu as abandonné Twitter aussitôt mon retrait j'ai supposé peut-être à tort que je devais être important d'une manière qui n'importait que toi. J'espère que bon gré mal gré la vie suit son cours malgré tout pour toi dans l'ailleurs si souvent partagé avec toi. Ma tendresse t'es acquise quoi que tu puisses en penser Must

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