LE VRAI BONHEUR...

 

Il nous arrive à tous, à un moment ou à un autre, à certains plus souvent encore, une envie de n'être plus, tellement nous nous sentons écrasés par l'horizon flou d'une destinée qui n'augure jamais rien de bon, sans cesse dans le passé qui s'attarde sans être convié, alors que l'avenir se fait plus qu'incertain.

Nous voudrions comme tellement d'autres, rire et courir, paraitre plus que désinvoltes, nous laisser glisser sur les vagues folles d'un inconscient libéré de la raison, mais nous ne le pouvons que si petitement, tant la réalité nous rattrape, nous happe jusqu'à nous donner la solitude des larmes silencieuses.

Il est bien des fois ou le ciel semble si bas que tout nous pèse, au point de juste désirer être un autre, peu importe qui, pour quitter la demeure sombre de nos souvenirs, les printemps jamais entièrement vécus, les parfums de tout ce que nous n'avons que si peu apprécié, une mémoire qui amène les ombres du passé.

Mais malgré tout nous sourions, aux autres et à la vie, comme conscients encore que tout s'invente, même ce foutu bonheur, pour fuir ce mal-être qui perdure, cette humeur souffrante qui est telle une seconde peau, que nous voudrions arracher, jeter au loin même si parfois il nous semble encore pouvoir l'aimer.

Nous nous attachons à offrir de la légèreté à ceux qui sont les nôtres, comme pour nous convaincre que nous sommes utiles, que la vie a malgré tout un sens, comme si ce qui nous était arrivé, ce qu'il nous a été donné de vivre, n'avait en rien entaché notre désir de demeurer dans la lumière.

Il suffit d'un instant qui s'attarde, d'une éclaircie qui advient, d'un moment de poésie, pour que nous sentions enclins à reprendre la route, mues par la perspective d'une aube radieuse, qui ne tient à rien d'autre, qu'à notre désir de vivre, la formidable envie d'aimer qui ne nous quitte jamais.  

Certains regards en se rencontrant se reconnaissent, tels des enfants d'ailleurs qui parlent un même langage, bien heureux de sortir de leur isolement, conscients qu'il y a toujours un espoir naissant, une couleur délicatement belle même au plus sombre d'une nuit qui dure depuis si longtemps. 

La vie est une forme de bravoure dont nous n'avons pas toujours conscience, ou ceux qui ont des raisons de sourire se plaignent plus souvent que ceux qui ont tellement à raconter, quant à ce qu'ils tentent d'oublier, ces meurtrissures de l'âme par lesquelles la lumière continue de pénétrer.

Et quand le jour commence à se profiler, que l'interstice entre l'aube et l'aurore se fait plus moindre encore, il y a ceux qui espèrent juste une journée heureuse, un mot, un regard, une simple attention pour leur rappeler qu'il y a autre chose que les angles morts d'une mémoire qui voudrait les briser.

Habillé de leur plus beau sourire ils iront à la vie, ressemblant à tant de ces gens heureux qui s'ignorent, dont les yeux cherchent vainement ce qui est tellement présent qu'il disparaît, d'être constamment dans la quête tyrannique de ce qui n'est pas, mais qu'ils supposent porteur du bonheur.































 

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