LES ANNÉES QUATRE-VINGT...


 Combien d’entre nous se souviennent de ces années qui n’en finissaient pas, de cette fureur de vivre qui nous habitait, d’une époque à jamais révolue où nous étions si nombreux autour de la table, et que le flot de paroles ne tarissait jamais. 

D’aucuns s’en sont allés, nous faisant beaucoup pleurer, tellement nous ne comprenions pas pourquoi les choses se devaient d être ainsi puis le temps de la résilience est venu, nous faisant accepter que les uns et les autres un jour disparaissions. 
  
Les années se sont égrenées avec leur cohorte de destins brisés, de vies suspendues, nourrissant des drames, élevant l’infâme jusqu’à faire des deuils à foison, qui appelaient les pleurs, et qui dissimulaient les douleurs sans fin qui n’ont pas manquées. 





Le temps n’apaise pas la souffrance, elle fait un jour partie de nous telle une boiterie a laquelle nous nous habituons, de ne pas savoir faire autrement, mais aussi comme si nous ne voulions pas tout à fait oublier, ces morceaux abandonnés de nos vies. 

L’horizon se vidant de ses promesses ride nos visages, blâme nos consciences, fait de nos esprits des tristes caricatures des héros d’autrefois qui poussaient lorsque les choses n’avançaient pas assez vite à leur gré, et qui pensaient que l’éternité leur était due. 

Il nous reste l’abime des jours sans fond, le parfum des souvenirs éparpillés et les blessures narcissiques des uns et des autres qui ne parlent guère plus, comme s’ils craignaient d’éveiller le courroux d’un ciel malveillant que peut être leur parcours à froissé. 

Il me souvient des années soixante, l’aube de toutes les démesures, lorsque les portes du destin se sont ouvertes pour quelques uns, qui ont fait rejaillir à leur tour la lumière sur la famille, le village et la région dont ils étaient issus à force de désespoir.
   
J’ai regardé le film sans trop en comprendre le dénouement, j’ai jeté mon coeur dans la bataille sans en deviner l’issue, mais surtout j’ai vu tellement de visages se fermer dans le triste enclos des non-dits, et des blessures jamais vraiment refermées. 






Puis est venu ce temps que l’on ne redoute guère plus, celui où les êtres chers nous quittent, car est venue l’heure qui les délivre de la mémoire d’un jadis où les rêves étaient communs, et que nous avions conscience que le meilleur vient de ce qui est partagé. 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

LES JOURS DE MELANCOLIE...

JE ME SENS PERDU.....

LES REVERIES TENDRES