L’HORIZON SI SOUVENT VOILÉ ...

 


Il y a quelque chose de commun dans le destin des femmes...

 

Au loin l'horizon toujours se défile, les mêmes choses vous reviennent, même un simple rêve parait hors de portée, quand pour d'autres les lumières semblent ne jamais s'éteindre, vous vous sentez bien souvent laissée pour compte, comme lâchée par un destin devant lequel pourtant vous ne savez que vous plier. 

Parfois vous voudriez oublier l’indélicatesse d'une vie, quand les poings serrés bien à l'écart des regards, vous regardez votre reflet dans un miroir jusqu'à vous sentir une envie soudaine de pleurer, d'avoir vécu ce qui ne ressemble que si peu à vos rêves d'enfant, auquel malgré tout vous vous êtes accoutumée. 

Vous vous endormez la solitude au ventre comme pour ne plus penser à toutes sortes de choses qui restent en l'état, au temps qui n'a rien pour le retenir, au ciel éternellement gris auquel on pense donner le change, en arborant un sourire, un mot plaisant, l'air affable de ceux qui paraissent tout avoir pour eux.

Vous ne vous imaginez même pas confier votre état d’âme à qui que se soit, tellement vous sentez à  quel point les gens vous envient ce que vous n'êtes pas, mais que dissimule souvent la douceur d'une écoute, le tendre d'un écrit, le sourire qui sert de voile à ce vacarme qui ne disparaît jamais complètement. 

Et pourtant vous devinez l'être magnifique qui pourrait surseoir à l'indicible, au mal être de toujours, aux cris étouffés au fond de votre gorge, aux pleurs d'enfant si lointains qui se rapprochent pourtant de jour en jour, auquel vous ne vous ouvrirez pas, car un jour vous avez jeté l'ancre de la désespérance.

Il est des douleurs auxquelles vous finissez par vous habituer, comme s'il s'agissait de les rendre douces de ne les semer jamais, vous frayez votre chemin parmi elles bon gré mal gré, tel un enfant studieux qui ne doit pas faire de bruit pour ne pas attirer l'attention sur lui, tout faire pour juste qu'on l'oublie.

Et vous vous dites à quoi bon ruer dans les brancards, le temps passe et vous rapproche inconsidérément du moment ou les yeux se referment pour ne plus vivre le ressac des souvenirs, le vacarme de la mémoire que rien ne repose, pour vous dire que jusqu'au bout vous avez flirté avec ce qu'on attendait de vous.

L'aube nouvelle viendra embrasser vos pensées, les rendre différentes comme n'étant pas les vôtres, pour  le bien être de tous, comme si vous n’étiez là que pour tenir un autre rôle, celui que vous aimiez  n'étant pas pour vous, alors que dans le fond de votre être vous vous sentiez tellement à la hauteur.

Et comme d'habitude on vous remerciera d'être égale à vous même, sans même deviner combien d'efforts louables il vous faut au quotidien pour ne pas hurler ce brouhaha qui vous tient, comme s'il tenait à vous de vous voir aussi forte devant tant de ces coups de butoir qui n'en finissent pas.

Quand on beau regarder et que l'on ne voit rien d'autre que ce qui s'écrit sans vous, que le silence se veut le meilleur rempart qui soit face à l'absurde, on se résout à être tout au bout de nous même, quitte à combler le vide en trouvant refuge dans les vagues de la mer qui dissimulent notre tumulte intérieur...


Lettre à une femme.

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