UN DELICIEUX AVEUGLEMENT...

 

 Bien souvent nous ne voyons pas la totalité d'un être, obnubilé par un simulacre d'amour, une histoire à venir pour laquelle nous descendons de notre piédestal, et acceptons de montrer nos vulnérabilités, puis nous nous rendons compte assez vite que c'est tel un jeu qui ne cesse de se dérober...

Nous restons vigilants à admirer par bienveillance et générosité, car nous savons reconnaître ce qui est singulier, qui ressemble étrangement à la liberté que nous n'avons pas nous mêmes, jusqu'à le colorer d'estime et avoir le regard ébloui sans réserve que tend à provoquer l'intérêt.

Il arrive que nous ayons l'impression de n'avoir pas eu notre place dans le passé, de n'avoir pas assez compté pour ceux que nous aimons, qui nous pousse à frôler l'angélisme jusqu'à aimer tout le monde, mais en n'admirant que si peu pour ne pas nous sentir inférieur.

Alors inconsciemment nous nous cherchons le compagnon qui nous redonnera une force incroyable, qui étouffera notre insatisfaction chronique, celui dont la blessure nous permet de garder le contrôle, dans une collusion de souffrances qui répare l'un et l'autre, chacun se sentant investi.

Il est bonifiant de se sentir un pivot, un pilier pour l'autre, puis d'invoquer un sentiment d'humilité et d'altruisme qui repose plus sur le fait de se sentir plus fort en rencontrant la personnalité mélancolique qui touche, comme la chose qui est toujours à venir et surtout d'admirable.

Lorsque nous ressentons le désintérêt de la personne qui retient notre attention, sur laquelle nous projetons tous nos rêves, que nos espoirs se heurtent au mur de la réalité quant a un coeur porteur de désillusions, il faut cesser de vouloir connaître l'autre car le pire reste à venir.

Certaines personnes sont en fait dans un monde peut-être imparfait mais dont ne faisons pas partie, un monde qui nous distance mais qui elles les rassurent, et nous nous rendons ainsi compte qu'elles sont plus une passion du cerveau que du coeur, jusqu'à vouloir chercher un autre sujet  de contemplation.

En allant vers l'autre nous prenons le risque de trouver du bon, du beau, de l'ombre mais aussi des choses déstabilisantes, tout en découvrant une sincérité, des faiblesses mais surtout une profondeur qui nous retient, qui nous permet de revivre une part de notre propre enfance en l'aimant.

Il est un délicieux aveuglement, ce plaisir d'être fier de l'autre, ce regard béat sur ce qui s'en dégage qui nous émerveille par à-coups, qui nous éblouit parfois mais surtout nous empêche de mesurer les défauts et les insuffisances d'une relation à laquelle nous nous efforçons de croire.

Nous ne sommes qu'émerveillement tout au long d'une découverte, jusqu'au moment ou il nous faut admettre que l'autre construit son propre narcissisme, que la personne fantasmée n'est pas parfaite et cela nous libère du désir d'aller au fond des choses, pour n'en garder que la mélancolie.

Aimer sans être aimé est certes une blessure douloureuse et aveugle, se nourrir d'illusions c'est juste s'éprendre de ce qu'imagine notre coeur, ce qu'il attend parfois depuis tellement longtemps qu'il le voit partout, sachant combien certains traits de fragilité attirent ceux que le passé à meurtri.

Jouir dans la souffrance et la beauté du sacrifice, se complaire par la tendresse dans une position maternante n'est pas du désir, c'est plus rechercher inconsciemment l'amour salvateur qui nous apprend quelque chose sur nous-mêmes, tant c'est toujours nous que nous recherchons.

Certains sont aussi merveilleux qu'il soit possible de l'être, même s'ils sont habitués aux illusions et souffrances inutiles ils ont fini par trouver leur essentiel dont ils ont fait une priorité absolue, même si souvent ils sont en quête de la personne qui pourrait embellir de sa présence l'existence.

Il arrive le jour ou nous comprenons qu'en demandant de l'amour à certaines personnes, nous les mettions devant un défi beaucoup trop grand pour elles, car elles savent sur vous ce que vous êtes loin de comprendre, qui sont conscientes que les blessures de l'enfance ne se réparent jamais.

Parce que notre ciel vire trop souvent à l'orage, que nos non-dits prennent davantage de place depuis un moment, j'ai devancé le destin qui fait et défait les choses à notre insu trop souvent, en venant te dire ce qu'il en est d'une relation qui n'a pas lieu de mourir, mais que nous ne laissons pas vivre. 












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