LE CHARME DE L'INATTENDU...

 

 Mon cœur semble si fatigué de dévorer l'horizon qui délivre le rêve, l'amour trop rêvé qui jamais ne finit, de se sentir entre des murs sans portes, errant vers des matins en prières sourdes jusqu'à devenir pâle comme un soir d'automne.

Il était devenu un dormeur dont les yeux de l'âme restent ouverts, semblable à l'horizon d'une poésie, en souvenirs vagues ou intenses, auquel il ne reste plus que le rêve de quelque étreinte hésitante pour défendre le désir d'un moindre destin.

Prêt à laisser partir des souvenirs déjà oubliés, pour suivre l'enfant en moi qui n'aime que découvrir et s'émerveiller encore et toujours, comme l'ombre des oiseaux qui troublent l'océan afin de cacher les chagrins d'un azur vêtu d'une étoffe vacillante.

Il est tant de rives imaginaires qu'il n'est pas nécessaire d'atteindre pour être heureux, elles redonnent du gout à la vie, pour s'imaginer toucher la magie d'un rire, étreindre quelque long regard lumineux et tendre, une femme belle comme l'aube du premier jour.

Il y a en tout homme l'espoir d'aimer longtemps, d'aimer toujours pour ressentir l'ivresse d'un coeur qui vibre de tendresse ou tremble de bonheur, pour tous ces soirs ou il est si doux d'être seuls sur terre, aux abords du charme de l'inattendu qu'est la cime du rêve.

Quand la vie se fait lasse et brulante de voluptés, avec juste un mot, un songe, une pensée qui nous font pousser un bien long soupir, quant à nos métamorphoses nocturnes qui ne dévoilent que des angoisses, il faut savoir aller au monde d'après qui semble tendre la main.

Là ou chacun de nous deux aura peur du même instant, les yeux rivés sur le soleil logé dans le regard de l'autre, sensibles au docile désir qui y tremble, comme allant vers un rêve égal et murmurant comme un ruisseau, en âmes douces et mystiquement tendres.

Il est si triste d'aimer et de toujours chercher sa flamme, l'amante, l'épouse ou l'amie ne confiant son sentiment qu'avec une voix mourante, comme pour attiser de dévorantes braises qui portent l'âme aux limites de l'être, mais bien loin de la simple caresse des yeux.

Il faut savoir confier nos soupirs aux nuits murmurantes, offrir nos propos doux comme l'onde et ardents comme les flammes, aussi bien que donner son âme à celle dans lesquels ils se reflèteront jusqu'à se complaire pour donner enfin envie à notre âme de jeter l'ancre.


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