LES NUITS SANS SOMMEIL...

 

 Il est difficile parfois de deviner certaines blessures qui se cachent derrière les regards d'ange qui se sont blessés à d'autres, ces angoisses muettes, toutes ces douleurs qui devraient être les nôtres, de lire les rêves capturés de certains sourires qui n'ont que la violence pour horizon.

Celles de toutes ces femmes qui se déguisent malgré tout pour nous plaire, qui restent accessibles et touchantes, entre rides et cicatrices, plaies murmurants, amours profanés, et habitudes stridentes, quant à l'appréhension d'une porte qui claque, du coup de poing dans un mur qui les blesse.

Qui n'ont qu'un ailleurs impossible, dans l'enfer de la maison ou dans la peur de l'autre, avec la mort au corps et à l'esprit, celles que le monde broie et mure dans le silence, et qui ne sont plus qu'une houle de larmes ou de nausée en des vies agitées jamais au repos, pleurant en secret.

Un tressaillement, un frisson du coeur, une femme comme vidée de tout, qui n'a pour seul bagage que la peur qui prend au corps, les impossibles retrouvailles avec la vie, et qui ne sait plus rien faire d'autre qu'invoquer et honorer celui qui la hante, ce souffle qui s'impose sans esquive possible.

Elle offre son âme dénudée à la main lourde de l'homme que le destin lui a imposé, dont elle redoute les paroles qui la salissent autant que des viols, comme pour ne plus entendre l'horrible silence d'une réalité qui n'élude jamais le chaos du dedans, ou le mépris  du monde.

Et lorsque ses mots tremblent  davantage que son corps, elle étouffe ses cris et essuie ses larmes de ce seul courage, qui n'est que le prolongement d'un coeur rompu à une violence aux multiples visages, s'en allant sensible, frêle et aliénée rejoindre les nuits sans sommeil peuplées de cauchemars.

Face aux supplices qui s'inscrivent dans leur chair, elle n'ont que la bravoure aux efforts ignorés, un souffle de survie aux élans différents, pour conjurer les silences de la peur et de la honte, et peut-être oublier ces hommes qui les privent de leurs droits sur leurs corps, leurs désirs et leurs envies.

Commentaires

Maroussia. a dit…
Une analyse fine et douloureuse de toutes celles que la vie blesse ou à blessées. Tous ces corps meurtris par des violences et des douleurs silencieuses, toutes ces âmes qui donnent le change en offrant un sourire ou un regard d’azur, toutes ces petites fleurs à peines écloses et déjà fanées. Merci pour toutes celles dont les nuits se peuplent de fantômes et de cris.

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