UNE FLEUR DE BOHEME...
Une brise charnelle jette les feuilles au sol, comme s'il s'agissait pour elle de me défaire de mes angoisses, faire oublier l'ennui du moment, pour un destin qui m'enchanterait de son ivresse, permettant que j'aille cueillir les lumières du ciel, il est si doux de choisir le parfum d'une rose.
Quand le coeur a longtemps trembloté sur le chemin de l'espérance, n'ayant que les regrets du hasard et ne buvant qu'à l'amertume du désir qui hante, il est bon de retrouver les mots qui apaisent les doutes, l'instant qui comble le matin, l'émoi de l'âme, qui sent les chagrins d'un printemps.
Pour oublier ces heures qui tournent sans que rien ne se passe, à rêver de voir apparaître le reflet d'un désir partagé, une fleur de bohême, des instants tout perlés d'ivoire, tout en n'étant qu'un enfant dont personne ne perçoit l'essence, si las qu'il tarde toujours à trouver son chemin.
Il arrive que l'aurore se dévoile à la lueur d'un ange qui a noué l'indifférence à son coeur et à son âme, quant aux instants qui égarent, font oublier un monde qui n'est que profond abime, qui n'a pas à coeur de faire de moi un voilier sur une mer reposante juste en épousant mon sommeil.
Mais quand l'un est lumière l'autre flamme il est difficile de faire jeter l'ancre aux coeurs, autant que de savoir entendre le chant d'un amour troublé dans sa détresse, le poète rêveur n'ayant que son désir illusoire pour faire qu'en son jardin discret vienne à éclore la plus belle des fleurs.
Et l'on s'habitue à l'ombre coutumière qui habite le silence de sa fragrance, en écoutant dans le vent l'après sur les chemins secrets de l'attente, ne semant ci et là que des mots orphelins censés guider notre âme au plus près de nos envies, pour ne point aller là ou nous mène la rancœur.
On court très souvent vers un abime en imaginant l'esprit charmant, au penchant de toujours, la pudeur mutique que veillerait un amoureux , mais qui n'a d'autre écho qu'un soupir laissé longtemps en suspens, pour une femme qui trouble la paix de notre coeur, un songe ouvrant le ciel.
Un brin diable dans une existence ou se lit l'ardeur des yeux, elle ne cède rien au rêve malgré les mots qui tendent à faire exister l'audace, ceux qui touchent, comme pour précipiter les choses avec maladresse, vers ce fleuve qui flamboie au délicieux plaisir sur lequel on aimerait trébucher.
La vie est une intrigue volage, une intemporelle ivresse qui emporte le temps, quant à ces muses qui dévorent les esprits qui voyagent, en observant nos espoirs en silence, enveloppant les nuits de leur immense univers, là ou les rêves sont les seules caresses d'amoureux transis.
Mais tel un automne au souffle merveilleux, j'ose l'écho qui nous émerveillerait pour cesser de défier le temps et d'acculer le chagrin, comme pour m'offrir les senteurs d'un coeur sans gène qui éveillerait tous les vents, un temps qui s'abandonne tel le reflet d'une présence si proche et si lointaine à la fois.
Parce que tu n'es pas de ces amours que l'on perd sans rancœur, je ferais vivre l'espérance jusqu'au confins de tes nuits, couvrirai d'espoir l'oubli de nos âmes, en venant te poursuivre dans un monde plus discret, pour m'envouter à tes mots, ta voix et tellement approcher ta tendresse.
Parce que j'ai le désir de te subjuguer, il me reste à retenir le temps d'un nous deux ailleurs que dans l'ombre de l'ennui, plus près de l'espoir vivant d'un soupir amoureux, et cesser un chemin cavaleur pour faire naitre le désir qui réunit les coeurs, un ciel bleu azur qui verrait poindre le sentiment.
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