AU PLUS PRES D'UN DESIR...

 

Se laisser glisser vers un lointain qui ne l'est plus vraiment, laisser ses pensées aller vers ce visage familier qui se tient aux abords de ta vie sans bruit sauf ceux de ces battements de cœur qui nous réunissent, dont on ne sait pas trop à qui de nous deux ils appartiennent.

Je pense à elle bien plus souvent qu'il ne le faudrait comme si je voulais l'attirer à moi encore plus, tel si je jugeais insuffisant ce qu'elle me donne, oubliant qu'elle est mère et épouse à la fois, sur un chemin de vie déjà bien tracé de ceux dont on ne peut plus sans dommage revenir.

D'elle je ne sais rien même s'il me semble tant la connaître, tous ces mots venant à moi si aisément remplir mon cœur de la tendresse qui lui fait tellement défaut, pourtant je sais combien le sien en manque et à quel point ses yeux se mouillent parfois d'une douceur mélancolique.

Je la sens proche malgré la mer qui nous sépare, les tracas du quotidiens, les espoirs, les promesses évanouies de nos vies qui ne se veulent que de quelconques destins qui s'empressent de nous choisir sans que nous n'ayons notre mot à dire, car tous deux nous venons de ces pays là.

Je tente d'imaginer sa fin de journée, l'ombre d'un quotidien qui s'amenuise pour lui laisser un peu de répit et peut-être lui suggérer une tendre pensée pour celui dont elle s'éprend sans vraiment aller à lui, du fait de la retenue qui caractérise les femmes, mais plus encore celles du pays natal.

Je ferais en sorte d'être là au plus près de son désir comme l'envie avouée mais que l'on n'exprime que si peu, tel si l'on craignait qu'elle ne prenne peur et ne s'évanouisse à la lumière de tous les aveux que nous nous faisons à nouveau, tellement nous sommes heureux de nous retrouver.

Depuis quelques jours mon esprit est enclin à la rêverie quant au gout d'elle qui me vient lorsque le jour tombe, comme pour unir sa solitude à la mienne, son corps et son cœur aux miens en fermant les yeux sur tout ce qui nous sépare mais qui ne fait qu'accentuer ce bien tendre sentiment.

Ces mots sont là pour accompagner sa nuit, faite comme d'habitude d'ombre et de lumière, de colère rentrée et d'amour contenu, car ils la relieront à moi et à mon amante infortune pour faire vivre des rêves que mêmes s'ils sont fous nous permettrons d'être un certain temps ensemble.