L'AMOUR QUI FAIT MAL...

 

Entre amour et possession la frontière est souvent ténue, et lorsqu'on a dix sept-ans on pense bien faire en allant toujours dans le sens de celui avec qui on veut vivre, au risque de nous oublier, pour un autre qui va prendre toute la place...

Sollicitée sans cesse la femme finit par être épuisée, d'un époux qui devient dépendant qu'il faut comprendre sans juger, car habitée par un sentiment de culpabilité autant que  d'obligation, elle à l'impression d'être une béquille avec une lassitude qui gagne.

En plus d'un épuisement de chaque instant, il y a la sensation étrange d'être tout le temps sollicitée, que quelqu'un a toujours besoin de vous, qui provoque un manque intérieur, car sans le moindre moment de paix ou de solitude, on se sent devenir invisible.

Il y a ce partenaire qui prend tout, qui attend tout de vous, dont pendant quelques années on accepte les défauts en les considérant autrement, mais qui finit par n'être que quelque présence physique qui épuise autant qu'elle contribue à l'appauvrissement du sentiment amoureux.

On demande souvent à une femme, d'être une prolongation de l'époux, à la fois prévisible et invisible, qui ne doit pas pouvoir se développer en dehors du couple non plus que continuer à se construire pour elle-même, il lui faut souvent se diluer et se perdre dans le mariage.

Face à un être familier et prévisible qui ne les surprend plus, dont elle prévoit les gestes et les paroles elles nourrissent de la rancœur, car du fait de devoir renier leur singularité elles s'emprisonnent dans une personnalité empruntée, elles se coulent dans l'autre jusqu'haïr.

Tellement elles ont l'impression de tout sacrifier, et d'être traitées comme des colocataires de vie, elles s'essayent aux éclats de désirs glanés ci et là, se laissent séduire juste ce qu'il faut pour savourer le gout des possibles, au point de presque s'étonner de désirer.

Dormir cote à cote, épuisés et chastes prés d'un corps qui perd toute charge érotique, mène à une relation asexuée qui pousse l'esprit à se nourrir ailleurs, en se mettant à rêver à une sensualité plus intense et plus ludique, pour juste oublier qu'on a envie de tout plaquer.

Car un jour elle a été une jeune fille qui a été par amour à un esclavage consenti, qui s'est comme suicidée pour un autre qu'elle a aimé plus qu'elle même, au point d'accepter une relation privative de liberté, elle ressent énormément de rancœur et de colère.

Le manque d'estime de soi est un gouffre béant et dévorant qui nous fait tout voir sous le prisme de nos troubles, et dans lequel on ne peut plus penser sans nous accabler ou sans nous enfoncer, au point de ne voir que le mal que l'autre nous fait ressentir.

Un coeur ouvert est un coeur vulnérable, qui aspire à être heureux avec un homme, pour mettre de la vie donc du désir dans sa vie en partageant de l'intimité avec un autre, et plus remplir sa vie et son existence avec autre chose qu'un vêtement qui oppresse.

Face à un conjoint qui régente, une femme a besoin d'une chaleureuse et réconfortante étreinte, de rêver d'une relation qui laisse sans voix, qui lui fasse oublier le vil désespoir qu'a logé en elle le manque profond et cruel de confiance en elle.


" L'amour n'est pas seulement un sentiment, il se vit aussi..." Honoré de BALZAC




















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