UN CIEL DE COUCHANT...

 

J'ai marché longtemps sur le sol pierreux des sources, ces prénoms de fleurs ou d'oiseaux, d'orage ou de désir, qui font les larmes dans le regard, des yeux toujours pris dans le néant pour guérir mes rêves de ce qui est léger et retient à la vie...

Il y a souvent une part d'inconnu dans les mots les plus simples, un faible coup de vent qui grandit l'écho qui nous sépare de nos désirs, telle cette envie soudaine que l'on a de respirer l'odeur des cheveux, de celle que l'on conçoit par l'écrit.

Puis les mots sont devenus orphelins, la vie devenant vaine, l'allégresse défunte, quant à ces phrases aveugles qui s'écrasaient au mur de l'impossible, d'un rêve incongru qui faisait des jours naissants informels, qui appellent les sanglots de voix.

Derrière l'illusoire il y a tout un monde caché, celui ou l'on égare nos vies, comme s'il nous fallait nous battre contre le verrou du temps, un horizon cerné d'un orage de fer et un ciel si lointain de n'avoir plus le sourire d'un duvet de lumière.

Il y a toutes les blessures du temps qui nous poussent à vivre dignes et solitaires, et des mots qui lentement s'en vont comme un murmure de feuilles froissées vers la nuit intemporelle, ce rai lumineux ou l'on est seul face au silence des murs.

J'ai l'image d'un enfant toujours penché au dedans de lui même, l'appel mélancolique qui monte de la beauté, le rire d'une femme que l'on farde pour le garder, et le laisser à l'état de rêve, sans lequel il n'est pas de bonheur, tout en ignorant la réalité.

Quand on a mal à une femme de tout son corps, celle qu'on voulait juste accueillir contre sa poitrine pour la reposer, l'épanouir aussi, d'adorer le secret qui fait toute chose belle, on ne sait plus que se cacher ou fuir l'amour, tant c'est la vie elle même qui s'en va.

Quand on a le désir anxieux d'entendre la voix, de cette femme qui est belle comme un désir d'enfant, un temps des années vertes, l'inconnu d'un corps comme de la soie, si merveilleux qu'il s'évanouirait dans vos bras, il faut se préparer à être à l'étroit dans le temps.

En nous laissant emporter par l'amour nous les trouvons belles telle l'évidence des fleurs, le brin de certitude, là ou on peut vivre en même temps la source et l'océan, au point de savoir écrire des poèmes tout en virilité, tout en féminité qui ont l'ondoiement d'une étreinte.

Parce que nous pensons pouvoir par l'autre aller au bout des choses, pour éclairer les faces claires de la nuit, nous devenons des ailes de lumière qui frôlent et redonnent la vie à un avenir déjà en deuil, pour juste pouvoir revenir du silence.          

Il y a les soirs et les nuits de solitude peuplées de pensées qui les cherchent, la vie qui au balbutiement perlé de l'aube n'est qu'un vide au coeur du temps, et des rosées fragiles et tendres qui nous permettent de rêver aux nuages, d'être capable de solitude.

L'absence dans le bonheur et la tendresse même, un petit air de plainte mais qui revient quant à l'écho du silence, le parfum de mots, telle l'odeur puissante du lilas et du jasmin, me font attendre la forme si doucement lumineuse qui m'inscrirait dans l'instant.

Il est des matins gris ciel sans un souffle dehors, l'eau acre des souvenirs et des nuits de l'enfance, éclairés par un mince filet de lune, un moment nocturne ou l'odeur capiteuse de la brulure de ses lèvres me fait me sentir pleurer, d'être si lointaine et si présente.

Il se pourrait que le printemps se lève dans nos yeux, et que les étoiles éveillent nos désirs, peut-être nous éveillerons nous encore longtemps au souffle l'un de l'autre de n'être qu'à l'orée du voyage, mais ce ciel de couchant entre nous doit disparaître. 

















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