SUR LE QUAI DU HASARD...


Au gré d'un hiver qui soupire léger, elle a le regard du large, et les yeux dans le flou des choses qui pourraient venir de ces cieux sans présages, une sylve à la grâce pure, d'une émouvante candeur, qui rêve d'une étreinte qui éclipserait le monde...

Elle est un battement sourd qui côtoie l'infini, les horizons de rouille qui portent en leur sein un flot de douleurs, les instants fragiles, les visées tendres de l'âme qui hésite à se laisser aller seule dans les remous de l'amour, ivre et le coeur battant.

Sur le quai du hasard elle est tel un souffle en fièvre, les fêlures de l'enfance, les croquis d'avenir, qui trahissent un émoi mêlé de confusion quant à un songe qui s'étoile, berce ses désirs dans des draps de tendresse, avant de poser ses lèvres sur ses silences.

Elle a vu l'azur s'enfuir, ses espoirs s'envoler, son amour devenir un lointain murmure, et le présent se faire vide et triste sans qu'elle ne sache plus mettre des mots sur son chagrin, comprendre ses rêves en morceaux, même si l'hiver sait conserver certaines fleurs.

Il y avait ce temps qu'elle fuyait sans trop bien s'arrêter, l'écho bleu saphir des souvenirs, et l'abri de tendresse que sont les yeux qui disent ce que le coeur retient, ne sachant plus que se promener sur des troubles indistincts, ce qui n'est rien qu'un immense vertige.

Elle a le coeur hagard, égaré dans un abime de braises, comme un fantôme doux et tendre, mélange de joie et de rêverie, une douce langueur qui prend le ciel pour couverture quand les rêves la blessent, la faisant étrange et familière, triomphante et perdue, sublime et naufragée.

Elle s'aime dans les pages d'un jour, telle une étoile fugitive, les lèvres ouvertes en éclats de rire, avec encore dans les yeux des soirs d'été, des incendies, les mots muets et faibles du désir si longtemps étouffés, qui feraient d'elle l'écrin d'un amour, et le coeur d'un printemps



A l'aurore naissante parfois l'attend, le mot, le songe, la pensée, et quelque doux refrain d'amour d'un mendiant, dont le charme de sa lèvre est la prière, qui se veut tel un ange mystérieux  le coeur rempli d'elle, et les bras chargés des mots qui ravissent et dérobent le sommeil.

L'ivresse d'un moment qui voudrait séduire, les sourires qui se figent dans les coeurs que dévore le désir secret, et les battements d'ailes de ceux dont les visages sont griffés par une vie qui laisse des sillons insolents, sans jamais entièrement briser des délires d'enfants.

Un impétueux torrent de mots fous à lier s'apprivoisent à l'orée d'un vertige, se posent sur des lèvres amoureuses pour faire les coeurs plus légers et les soupirs moins lourds, comme captifs d'un ciel myosotis qui laisse un baiser volage sur les yeux.

Dans un joli pot en grès se trouve la grâce, les traits chéris, les lèvres groseilles, et la rivière exquise qui voudrait bercer les coeurs, qu'elle noierait dans un nuage pour n'en faire que de doux visages d'anges, qui n'auraient plus jamais l'œil baigné de pleurs.

Ainsi elle sera plus belle et lui plus aimant, dans le jardin qu'ils feront ensemble, un pays d'or et d'argent ou les colères, les rages et les désillusions n'auront plus le droit de cité, là ou les mots ne se déroberont plus, et tout sera davantage qu'un rêve clandestin. 


















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