DES YEUX DE VELOURS...




C'était juste un murmure, un cri étouffé, un oiseau blessé qui chantonnait son passé pour cesser d'avoir peur ou dompter son errance, en notes de douceur qui me menaient au jour qui commençait rempli de bouquets de mots aux couleurs du printemps...

Il y avait les grisailles de la ville qui recouvrent ses yeux, aucun homme sur qui s'appuyer en toute discrétion, non plus que pouvoir dire haut et fort ce qu'elle a sur le coeur, elle est là juste à flâner en rêvant au bonheur qui pourrait un jour consoler son coeur.

Elle songe aux mots qui ont les senteurs de roses et ces jasmins en fleurs toutes fraiches écloses, qui ne viennent jamais effleurer son âme jusqu'à l'aurore à l'heure ou règne le silence, à ces amours promises sur le tard dans l'ombre aux parfums éthérés.

Il n'y avait que ces yeux  de velours auxquels aucun mot n'avait jamais su dire les choses véritables, celles qui pénètrent l'âme, lui feraient sentir qu'on lui fait la cour, que l'hiver n'a point gelé le soupir de ces amants qui rêvent à nouveau de vibrer au rythme des vents dansants.

Une existence fluette qui erre et se cherche en ce monde, qui rêve d'atterrir là ou il n'y aura plus de trahison, devant toujours affronter les mots qui lacèrent, qui doit survivre sans comprendre le poids de ses larmes, alors que son cœur est lourd de peines.

Les feuilles meurent en vain et le vent hurle son désespoir d'un petit oiseau fragile qui semble tombé d'un nid, qu'il m'a été donné d'entrevoir un jour et d'aimer toujours, une femme telle une perle dont j'aime combler le cœur de mots fascinants et ensorcelants.

Elle se noyait seule dans le noir, dans quelque obscurité qui l'enveloppait et la dévorait sans cesse, l'obligeant à enterrer les moindres de ses espoirs, et sans la moindre passion pour juste nourrir l'intime qu'on ne peut voir, la douce chaleur d'un souffle dans sa vie.

Je me suis voulu le socle, la lumière et la trame qui osent arracher et bruler le voile épais qui la prive d'existence, juste en lui offrant les contours flous de ce visage qui la sortira  péniblement de la froideur de sa nuit, pour devenir l'artisane de mes espoirs, l'invitée de mes soirs.

Depuis elle les mots s'illuminent en émotions et en caresses, et mon bonheur commence à fleurir entre ses mains, jusqu'à faire qu'à la vigueur des rêves intentés, de la brulure des sentiments, je la sente étourdie et heureuse de venir écouter mon cœur qui vibre.

Depuis chaque jour l'émotion s'invite aux mots rescapés qui tentent avec la douce magie des sens de graver du temps sur un autre lendemain, dans lequel le destin me laisserait le bonheur de l'effleurer et peut-être de lui faire la cour à l'abri d'un portique.


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