LE SOLEIL D'UN AMANDIER...

Il y a en cette fin d'hiver, un amandier qui semble annoncer le printemps, qui se sentait désabusé et las, quant à la moindre bise de vent qui semblait le fatiguer, d'être tellement reclus dans le souvenir, les anciens émois et les sillons creusés par des larmes, qui n'en finissent pas de se rapprocher du bord des yeux.

Il n'avait pour lui que le mistral, la brume et aussi la neige sous un ciel souffreteux, un horizon encombré de nuées, en ces jours ou l'on se sent seule sans trop savoir pourquoi, dans une vie si tiède et sa propre indolence pour espérer un printemps.

Et la morne impression d'un hiver à la triste figure, des liens qui se veulent de plus en plus vains, auxquels on ne peut jamais se soustraire, qui font le coeur si cassant qu'il pourrait s'émietter, tout n'étant que défilé de jours, et sourde douleur qui mine.

Il semblait se promener sur un vieux chemin, perdre son temps dans un horizon incendie qui tentait d'éradiquer les ombres du passé, mais toujours il pensait à ce vent doux et si palpitant avec des ailes neuves qui l'ont transformé en une colombe blanche.

Depuis elle promène son printemps renaissant qui la réveille enfin, en ce bois tout coloré de bistre, de roux et de jaune, le serrant fort contre elle pour lui raconter un joli temps des fleurs, des près bleus, et tout un horizon qui verdit pour des oiseaux prêts à faire leur nid.

Couronnée de ciel et de vent, le soleil à foison qui vient embraser même ses couchers de soleil, elle comprend à quel point c'est au fond de soi qu'on trouve la lumière et surtout combien il est vrai que c'est le soleil de l'amour qui efface le temps et estompe bien des chagrins.

Une lumière qui ruisselle en nous, nous submerge sous des blonds ondoyants, des pensées qui s'envolent à tire d'ailes plus légères que jamais du simple fait d'avoir voulu ouvrir son coeur à un autre et sourire à deux dans la rosée des toutes petites choses...

L'amour est tout sauf rationnel, il est un océan pour les coeurs humains, mais surtout un mystère pour les femmes qui à sa seule vue se sentent libres de penser, de rire et d'aimer, mais tellement d'oser et de choisir qui est digne d'être à la porte du rêve.

Pour C.