UNE ROSE DANS LE DESERT....
J'ai appris à lire dans tes silences, entendre ce qui n'a pas encore été dit, et je me suis retrouvé loin aux abords d'une enfance qui à été délicate et heureuse mais si souvent moirée par les ombres qu'un enfant ne peut pas comprendre.
C'est tel si j'entrouvrais les grandes portes du chagrin qu'a été votre vie là bas, j'y ai vu tes parents, dont j'écoutais l'angoisse au travers les fureurs d'un pays qui n'a jamais connu le repos, si souvent livré aux affres d'un destin qu'il n'avait pas choisi.
J'y ai trouvé de la joie, des bonheurs éparpillés ci et là au hasard des moments d'accalmie, qui à eux seuls faisaient se réjouir vos cœurs, car porteurs d'espérance vers un ailleurs qui semblait si lointain pourtant, que vous le reculiez sans cesse.
Je t'ai vue heureuse malgré tout, portée par tes années enthousiastes qui font que le monde semble nous appartenir, car il n'est pas possible que cela puisse être autrement, d'ailleurs tu avais déjà façonné ton destin tout au fond de ton coeur d'enfant.
Et puis la vraie vie est arrivée comme le miroir de tous tes rêves, tu te sentais arrivée là ou étaient logés tes désirs et tes envies, ceux empreints de vanité et d'orgueil d'ignorer encore qu'il puisse y avoir autre chose, d'avoir déjà tant souffert auprès de tes parents.
Tu as changé pour te transformer en une femme de coeur, plus proche des autres qu'elle ne l'eut pensé, une seconde nature qui t'allait si bien car il ne s'agissait que de vivre et de donner de sa personne, de dispenser du bonheur ce qui te rendait tant heureuse.
Mais cela ne suffisait pas, la résilience qui fait que tu t'oublies, et prenne de plus en plus de recul quant à ta propre vie, t'a remisée dans les silences, ceux de ton cœur qui se blessait à tout, mais surtout à un ordre des choses qui révoltait intérieurement la femme.
Ce silence et cette solitude t'ont fait découvrir l'être profond en toi qui t'apparait nu, qui ne fait qu'exister davantage jusqu'à t'obliger à toucher du doigt ces rêves qui ne t'ont jamais vraiment quittés et un désir de vie qui te donne envie de renverser la table.
Mais je te veux plus forte que jamais au vu des années ou tu as été la magnificence même, la mère louve pour son foyer, celle qui se veut le réconfort de ses parents et de l'entourage proche, que le voisinage regarde avec ferveur car elle est un exemple de dignité.
J'ai longtemps navigué en eaux troubles, promis que je te raconterai tout cela un jour, lorsque le moment sera venu, après le printemps peut-être car je te sentirai apaisée de parfums heureux, des senteurs délicates de l'amour que je nourris pour toi.
Je sais que c'est toujours lorsque nous allons toucher le but, aborder sur l'autre rive que l'esprit flanche et se délite des cris si longtemps retenus, et de toutes ces larmes devenues des étrangères à force de n'avoir jamais été entendues.
"La solitude est une tempête de silence qui arrache toutes nos branches mortes" Khalil GIBRAN
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