L'OMBRE DES VIEILLARDS...

 Dans le flamboiement couleur de coucher de soleil couchant, il est des vieillards vieux de plus de onze milles ans, des silhouettes noueuses au fixer obscur qui dégagent une noble beauté qui est fidèle à la vie, toujours tournée vers la lumière...

Ils rappellent les temps d'avant, les ultimes floraisons, l'indifférence séculaire qui verdoie même en temps aride, profonds et mystérieux, habitués à la douleur de la terre à des cieux parfois d'une pâleur ennuyeuse, tels des grands trous d'ombre et de lumière.

Sous les chaudes journées qui languissent, les étoiles de la vie éternelle, ils sont comme un bonheur pour les yeux qui ne voient que des pierres arides aux travers des percées d'azur, des raies de lumière qui les rendent plus beaux encore, malgré les siècles.

Les bras ridés couverts d'une rugueuse peau, tous différents tels des personnages, dégageant quand ils ont la beauté sereine des sujets matures, une impression de force et de sagesse qui touche, car c'est de leurs pieds en lambeaux que nait un nectar aux reflets d'or.

Depuis toujours ils repoussent au milieu des pires souffrances, supportent le vil du feu, tant les braises de l'automne et les pluies battantes, car ils ne sont que la flagrance des huiles et parfums, les feuilles argentées des arbres verts de gris qui boivent les flaques de soleil.

Sous leur feuillage les oliviers repoussent inlassablement, même si les troncs sont détruits, les branches vieillies, tordues presque suppliantes ils apportent à la blanche colombe son brin d'olivier et une belle huile de lumière aux hommes reconnaissants.

L'Olivier, paix, sagesse et éternité.