LES LARMES ETONNEES...
Quand tu as la douleur silencieuse qui te ronge l'être, qu'il te semble vivre une existence en sursis avec des sentiments dispersés et des rêves différés, tu continues de repousser l'ombre qui étreint sans cesse ton âme frêle, car tu te sens encore tellement belle...
Tu te vois telle une fleur qui fane, un arbre sans écorce, ou une brindille que tordrait le feu, mais alors que tout est sombre et devient obscurité, tu continues de chercher ta voie dans une évasion pour rêver d'une autre existence, le cœur perdu dans le néant.
Il te reste la tristesse qui ne peut pas finir, un esprit qui ne sait plus habiller les silences, qui te laissent en prise avec la colère et le désarroi, ces yeux qui aussi loin qu'ils puissent voir rendent l'aurore dérisoire, tel s'il fallait toujours te sentir au carrefour du doute.
Prisonnière du temps, tu as continué de marcher seule avec tes peurs, jusqu'à t'en sentir l'âme triste et vagabonde quant à ces jours qui interdisent d'entrevoir le bonheur, et les souvenirs qui se meurent dans des nuits sans étoiles qui grignotent tes rêves.
Souffrir jusqu'à en oublier de vivre, dans des eaux profondes ou les autres ne sont qu'une bulle d'indifférence, avec une éternelle douleur qui laboure les nuits quant au fait d'être de ceux dont la vie s'échappe de partout, qui devraient en plus oublier leur honte.
Sur son chemin de vie tel un désert amoureux, l'oiseau apeuré dont les larmes ont le gout d'orange et de miel, entend les rides de la lassitude, d'avoir laissé sa vie entre parenthèses, vécu dans l'ombre à l'extrême de l'oubli, en une course aveugle à une étroite destinée.
Le coeur qui est rempli de désespoir ne peut pas panser les blessures de l'âme, il a besoin de se souvenir de ses rêves d'enfant, ou peut-être d'attendre quelqu'un sans trop y croire pour apaiser ses flots de colère, retrouver un lointain temps passé ou il vivait encore.
Car quand la vie n'est plus qu'une habitude monotone, et qu'on voit que notre passé a le gout amer d'un souvenir défunt, on sent que celle-ci ne ressemble plus qu'à ce temps de regrets ou l'on ne sait plus vivre non plus qu'aimer et seul le vide qui vous répond.
Restent les plaisirs et peut-être les émois en des cieux virtuels, car une vie est souvent la fille du hasard dans l'aube opale des jours, afin de pallier à une humeur qui passe de l'extase à la mélancolie, d'un cœur en bandoulière à un regard vague de tendresse.
Tu laisses divaguer le fil de tes pensées en douleurs languissantes, passer les orages sans te souvenir de rien pour pouvoir reprendre ton chemin sans savoir même ou il mène, tel s'il ne s'agissait plus pour toi que de trainer ta tristesse comme un hiver blessant.
Et un jour tu pleures dans ton lit tout près de ces rêves qui te font oublier le collier de la misère, retrouver les couleurs et les lumières de la vie, surprise de te voir aussi radieuse à rêver de l'éclat d'un sourire et de l'écho d'une voix qui irriguent le désert de ton cœur.
Tu te sens emprisonnée dans une invisible tour, sans une minute de gloire ou un frisson dérisoire qui inonderaient les jours d'une vive lumière, juste pour d'oublier le monde et les gens qui t'entourent, insistent à te rappeler une vie qui était douce à hurler.
A présent il y a tes larmes étonnées de voir qu'il t'a suffit d'un regard pour être heureuse, voir à nouveau l'âme qui voguait entre le vide et le néant qui espère encore que le souffle du vent emportera tes baisers au delà de l'océan, pour juste oublier le miroir du chagrin.
La vie sera toujours une passion et le cœur un mystère qui sauront exprimer le bonheur en puisant dans les mots, en faisant venir les larmes en délicats poèmes, tel s'il s'agissait de retrouver le chemin vers soi, d'entendre à nouveau du balcon le chant des oiseaux.
Commentaires
Louis Capart
Le vent qui pousse ta fenêtre
Porte-t-il un message heureux
D'un ami, d'un amant peut-être
Qui pense à toi sous d'autres cieux
T'as pas toujours la vie facile
T'as pas toujours des nuits utiles
Les autres femmes de la ville
Passent leurs dimanches en famille
Le reste du temps aux fenêtres
En te disant qu'il faut peut-être
Oublier tes rêves d'enfant
Changer la fin de ton roman
O femme tu es bien jolie
Même aussi loin de tes vingt ans
C'est comme une nouvelle vie
Qui commence dès maintenant
Tes enfants ont changé de route
Ils ont déserté ta maison
Et le vide a fait place au doute
Au début des froides saisons
Depuis ta vie n'est pas facile
T'as pas toujours des nuits utiles
Dans le silence de la ville
Tu passes un dimanche tranquille
A regarder par la fenêtre
En te disant qu'il faut peut-être
Avoir un courage étonnant
Pour vivre ou bien faire semblant
Avais-tu le choix de l'histoire
Le choix d'une autre vérité
Avec l'espérance illusoire
Que le temps peut faire oublier
Un mari pas vraiment facile
Jouant souvent les inutiles
Dans ton existence docile
Tu vivais des jours trop tranquilles
En regardant par la fenêtre
Tes enfants qui t'aimaient peut-être
Et qui déjà devenus grands
Volaient ta jeunesse en riant
Un homme, un poète sans doute
Quand tout semblait vain d'espérer
Un jour en passant sur ta route
Par quelques mots te fit trembler
Des mots tendres et malhabiles
Ceux d'un amour encore fragile
Ah que l'absence est difficile
En ce dimanche trop tranquille
Alors tu guettes à la fenêtre
Espérant le voir apparaître
Comme le héros du roman
Ecrit dans tes rêves d'enfant
Ecouter les silences de quelqu'un c'est rentrer dans son âme pour en extirper la laideur, en réparer les failles, jusqu'à ce que le coeur intervienne avec son trop plein d'émotions qui le font se sentir ridicule et ressembler à un mendiant... Les femmes lisent en nous comme dans des livres ouverts, savent nos fragilités plus que quiconque, détiennent notre bonheur entre leurs mains pour décider de nos lendemains. J'aime pénétrer l'intimité de quelqu'un jusqu'à lui inventer l'essence d'un sentiment qui ne se perçoit que dés lors qu'il s'en est allé me laissant reprendre mon chemin de travers pas toujours bien compris, celui d'un vagabond qui ne cherche rien de plus que la lumière qui illuminerait son passé...Merci de ton passage