CE QUE TU ES POUR MOI...

 Parce qu'être aimé me fait sentir vivant, me fait oublier ce que je tente en vain d'oublier depuis de nombreuses années, j'aime me perdre dans un regard qui passe, un mot qui s'égare, une femme qui prend le temps de me voir et d'écouter ce que j'ai peine à dire.

Je ne sais pas qui je suis, sinon ce que me raconte de moi celle dont je me sens captif et qui n'a rien fait pour cela, juste mue par un sentiment sympathique qui la pousse à être pour moi ce que n'expliquent pas les mots, un tout, une rive, une passerelle vers le bonheur.

Elle me rend grand et beau, tout autant qu'elle peut me faire me sentir d'une laideur telle, que je mets à le croire à mon insu lui donnant raison jusqu'à la détestation de ce moi-même que je ne suis jamais parvenu à cerner, qui se fait tellement changeant au gré des rencontres.

Elle est survenue telle la femme qui ne ressemble à aucune autre, qui porte mon amour si haut qu'il prend la lumière, comme pour m'obliger sur le chemin de la perfection, me faisant changer si délicatement que je commences à m'aimer et à l'inonder d'une beauté qu'elle s'ignorait.

Et doucement chacun s'éprend de son autre qui le met en phase avec son moi profond, tel un nouveau rivage tout en tendresse, des mots gentils tellement plaisants, ceux combien rassurants, et réconfortants, même quand quelque vilaine tempête se profile à l'horizon.  

Je me surprends à regarder différemment l'être lumineux venu éclairer ma vie, qui me positionne en son cœur à une place a laquelle je ne m'attendais pas, ou si peu au vu de toutes ces fois ou un mot faisait voltiger les acquis, une brouille de rien du tout se faire assassine.

Aujourd'hui j'ai réalisé que je suis tel "ce fou qui ayant trouvé un trésor voudrait du monde entier l'en cacher," sans avoir un quelconque mode d'emploi quant à la nouvelle façon d'être et d'aimer, qui ne lui ressemblant guère, le perturbent à un point tel qu’il perd tous ses repères. 

Alors je cherche en moi le moyen de lui dire ces choses qui se bousculent en moi ce qui fait que je me sens si bouleversé de ce sentiment grandissant, sans davantage la gêner ou l'investir d'une charge dont peut-être elle ne veut pas, même si elle me sent profondément attaché à elle.

Il y a ces mots qui iront lui dire que sans elle je serai perdu car j'ai fini par me faire à l'habitude du bonheur, celui que je ne sens plus comme s'il était normal, alors que de part et d'autre il y a une constance d'attention et de compréhension qui ont tracé un bien beau chemin.

Parfois je lui fais de la peine sans raison comme s'il s'agissait pour moi de gouverner des situations toutes sommes banales jusqu'à en faire des montagnes qui s'irrigant entre nous commencent à semer le doute et la réflexion, alors que tout allait tellement bien.