UN AMOUR DE FEMME...

 

Il est si difficile de cerner le sentiment amoureux car c'est telle une houle qui semble m'emporter toujours plus loin que la veille, moi qui était déjà l'ailleurs dans lequel je m'épanouissais si bien, il est doux de se dire que les rêves peuvent un jour devenir des réalités.

Mettre des mots sur mes émotions je n'ai toujours su faire que cela, et même au risque de me blesser car j'essaye d'analyser mais toujours en profondeur chacune des relations qui me viennent, tel s'il fallait m'assurer qu'elles étaient le miroir de ce que je ressentais.

Et sans cesse je découvrais des raisons de douter, une fausseté qui me prenait à la gorge, une suspicion naissante qui devenait l'ogre de mon enfance, les trahisons en demi-teinte, venus défaire ce que parfois j'ai nourri de mon âme et mis longtemps à faire vivre.

Je suis le chaos qui sans cesse m'agite et sans pouvoir comprendre pourquoi je ne cesse point de mettre du noir sur les traits des femmes que je rencontre, car toujours je leur découvre la faille qui s'avère être de trop pour moi et me les rend insupportables.

Puis un jour l'amie qui était là sans l'être vraiment, qui se voulait un tout petit quelque chose discret mais plutôt plaisant est venu s'emparer de la vie censée être la mienne pour me la faire aimer et à nouveau je me suis retrouvé dans le regard vrai d'une femme.

Elle a accepté mes sentiments et les a couvés en elle, longtemps pris mon empressement pour de la délicatesse avant que de m'avouer de manière sincère qu'elle me voyait bien loin, ailleurs qu'auprès d'elle qui ne se posait même plus ce genre de questions.

J'aime son étonnement au quotidien et la sienne légèreté qui donne un ton particulier à mes jours, qui fait que je m'empresse de la retrouver au plus vite comme si plus que tout, elle était celle qui avait le plus manqué à ma vie, tant de mes rêves inachevés.

Elle caresse mon cœur, dépose un baiser sur mon âme et étend un voile de douceur sur mon esprit comme pour m'assurer qu'elle m'appartient vraiment, mais surtout que cela est son seul désir, sa seule envie, la même éternité qui pourrait bien nous réparer. 

Je ne saurai la raconter sans lui retirer quelque chose tellement elle semble avoir tout pour elle, un côté féminin qui se donne et s'abandonne à l'amour même si la vie a été loin de lui être agréable, comme s'il lui fallait déchirer les pages du passé pour en écrire d'autres.

Elle me dit les choses sans tergiverser, sans crainte de s'affaiblir, elle dépose en moi tous ses secrets de femme, ses angoisses de mère, son mal-être d'épouse mais aussi tant des turpitudes inhérentes à un pays qui n'en finit pas de mourir et de lui voler ses rêves.

Et je me suis surpris à lâcher prise, lui raconter mes démons, mes blessures secrètes, ces non-dits qui prennent beaucoup trop de place, jusqu’à étouffer le présent, compromettre l'avenir qui depuis elle s'avère d'autant plus radieux que je me vois élaborer des projets.

Je ne saurai pas la décrire au point que je me demande ce qu'elle fait à mes côtés, toute de délicatesse vêtue, pour pallier aux déconvenues qui d'un coté comme de l'autre n'ont jamais manquées, sans nous abimer vraiment comme pour leur préférer la lumière.

Ces mots je sais lui iront droit à l'âme même si ce ne sont que des roses méritées et des joliesses comme elle les aime, d'être de ces femmes qui rayonnent de simplicité, dont la grâce est à l'intérieur, une demeure secrète qu'elle réserve à l'homme de son cœur.