UNE PROMENADE A DEUX...


Je nous ai imaginés en un paysage singulier qui abrite tes promenades solitaires, au gré d'une végétation qui monte à l'assaut des collines, jusqu'à ressentir l'ocre immobile d'un chemin, les arômes entêtants des cèdres ainsi que la fragrance délicate des massifs de dahlias...

Nous n'étions plus que deux promeneurs qui déambulaient sous les arbres, entre pierres, racines et feuilles mortes, là ou les tâches de lumière dansent très souvent sur l'humus et ou tant d'arbres tortueux s'accrochent aux pentes pour ne point finir dans les monticules buissonnants.

Dans une trouée au bord du chemin, le bois devient de plus en plus épais à mesure qu'on le pénètre, on parvient très vite à de simples murets de pierres irrégulières sachant offrir leurs interstices aux herbes folles, avant que d'apercevoir la faite tranquille des cèdres baignés de soleil.

On imagine à la tombée de la nuit, une lune qui trace quelque route irréelle à travers tout ce clair obscur, le silence qui renforce l'impression de tranquillité d'une floraison précoce qui vient couvrir les nuances de roses de ce mois de mars, pour faire oublier tellement de présences feutrées.

Un si petit chemin qui s'enfonce sous les arbres sait se décliner tel un  havre de paix, un repos bienvenu pour l'ouïe et la vue, l'escale verdoyante au sein d'un paysage imprenable au charme particulier, que seuls les oiseaux la tête dans leurs plumes, disputent au vent et aux bruits du bois.

Ta main s'est emparée de la mienne en apercevant un rosier sauvage, si plein de vie et de courage, fort de résiliences, qui malgré ses multiples épines s'est laissé caresser, depuis si longtemps déjà il s'entretient et s'apprivoise lui-même malgré que les vents se font encore souvent glacials.

En contrebas nous devinions le bruit confus et continu de la ville, tant des immeubles aux toits sombres, et les balcons fleuris des alentours, tandis que nous nous aimions au creux de la coulée verte qui traverse le hasard d'un chemin de clairière ensoleillé, là ou ne nait nul autre bruit que celui du vent.

Un bruissement d'ailes, quelques feuilles secouées par un oiseau qui passe agile d'un pic à un autre entre des rais de lumière, et ces quelconques arbres rabougris ou touffus qui tiennent tant à conserver leur étrangeté en ces sentiers de terre battue qui voient souvent les heureuses promenades.

Mais il est grand temps pour nous de retrouver l'asphalte de la route, qui se veut le trait d'union entre le bâti et le naturel, ma main l'enserrant de plus en plus fort comme ne pas quitter ce rêve qui me vient sans cesse, car nos chemins ne se doivent pas d'être encore si parallèles, alors que tant nous unit.

" L'amour est la seule fleur qui croît sans l'aide des saisons. " Khalil GIBRAN

Une tendre métaphore qui te rappellera ce que racontait une nuit qui n'en finissait pas...

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