POUR TOUTES LES MERES...


Il s'agit là d'un simple regard que j'offre en partage à ceux ou celles qui voudront bien me lire, sur la condition de mère, cette sorte de fragilité qui la fait ressembler à un oiseau qui traine une aile cassée, dés lors que son enfant semble parfois si désolé sous la pluie...

Souvent il n'y a plus de dialogue possible car plus rien n'exprime l'amour, il n'y a rien que des mots mutilés qui se déclinent tels les maitres du silence, d'autant plus que mère et fille se contredisent autant qu'elles se complètent en des songes QUI semblent de cendres. 

Deux femmes toutes deux vieillissantes et porteuses de la même mémoire, ne quittant jamais ce qu'il y a de blessé en elles, la peur sans cesse refoulée, que seuls bercent les tremblements de deux destins féminins si souvent abimés et ballottés entre force et tendresse.

Elles sont comme deux ombres qui boivent la lumière entre éloignements et réconciliations, accords et désaccords, mêlant à la fois le coeur et l'esprit, presque deux femmes meurtries de douleurs qui tentent de cacher leurs larmes dans le jardin de leurs âmes respectives.

Plongées dans l'expérience du rien que s'avère un jour vide, ou elles ne font que lire dans le temps qui fuit et une profondeur féminine qui ne refuse pas de regarder en face le chaos qui l'habite, les relents d'hier et tellement les larmes qui témoignent des drames enfouis.

Lorsque pour une femme l'origine de ses tourments est sa chair et son sang, qui deviennent sa peine et son angoisse, ses nuits à contre-sens car il ne s'agit pas de les laisser poursuivre leur chemin, et toujours un coeur dans lequel la peur gravite, prend sa force dans le noir.

Etre mère est une éternelle contradiction, comme s'il s'agissait pour une femme d'être sans cesse tiraillée entre l'émerveillement d'un commencement et la recherche de ce sourire qui ouvrirait à la longue route des promesses pour peut-être ainsi se dérober à soi-même.

Dans les bas fonds des illusions, il y a parfois un coeur qui raconte les douleurs qu'on lui a infligées, une mélancolie étouffée qui semble être son enfant qui l'appelle dans l'obscurité pour livrer ses inquiétudes, une vie aux reflets multiples ou l'on pleure d'impuissance.

Parce que juger c'est ne pas comprendre, elle se livre autant à la beauté qu'à la sagesse, et semble si forte qu'elle désespère les pleurs comme si elle venait d'un temps lointain ou il n'était pas rare de mourir pour avoir seulement osé vouloir donner la vie.

Etre mère c'est murmurer un espoir au bord d'une falaise...


 

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