AIMER DE MILLE FACONS ...


Dans un monde reclus au fin fond de tout, un pays exsangue et abandonné du regard des médias, livré en pâture à des vautours plus qu'à des hommes, il y a la femme chère à mon cœur, qui tente de faire tenir debout son clan malgré les aléas d'un destin horrifiant.

Je regarde à travers les turpitudes d'un univers qui ne fait que s'éloigner de toute humanité, depuis des siècles par cupidité davantage que par nécessité, au profit d'une minorité de peu qui se croyant éternelle amasse des richesses dont elle n'évalue même plus la démesure.

Nous voyons par ci par là de nouveaux pharaons, des Napoléon, Staline, Mao Tsé Toung ou peu importe qui détiennent d'insolents pouvoirs, que subissent des milliards d'individus devenus des chiffres, des courbes, des simples statistiques mais qui prennent le dessus.

Je savais tout cela et bien plus encore, je connaissais Israël et sa paranoïa, une Afrique sous tutelle, une Chine qui sera le défi du siècle à venir pour le monde prétendument libre, mais j'avais laissé toutes mes colères entre guillemets, car j'ai eu envie d'aimer un bout de ciel.

Mais ta vie là bas m'a ramené à une triste réalité, un monde vide de sens qui appartient à une minorité, une folie tellement en lumière qu'elle est devenue une normalité, et des bombardements qui n'effrayent plus que ceux qui en sont les cibles juste à ces moments là.

Et j'ai ouvert les yeux sur tous ces masques dans nos rues, ces queues interminables, ces regards remplis de crainte et de suspicion, ces ombres furtives qui ne comprennent que si peu qu'elles ont été déshumanisées à leur insu, car habituées malgré elle à des horreurs.

Au travers de ton quotidien a émergé de moi une profonde tristesse, celle que j'avais fini par reléguer comme tant d'autres bien loin derrière pour juste vivre pour autant que je n'étais pas directement impacté par les soubresauts d'un monde qui n'en finit pas de mourir.

Je voulais être auprès de toi ce matin, autrement que par un amour égoïste, ces mots fluets qui semblent si dérisoires au vu de ce ce que tu vis au quotidien, que tu nommes "banalités" pour me faire sourire, quand tu penses que tu pourrais m'ennuyer en les partageant.

Un jour je t'ai dit que je t'aimais de mille façons, tu as souri, sans que je n'ai pu expliquer que tu faisais de moi un homme meilleur, un peu moins tourné sur lui-même, comme plus conscient des beautés qui constituaient ma vie, comparées aux laideurs que j'occultais.

J'espère juste que ton sommeil n'a pas été trop agité, et que ton mal de dents t'a offert un sursis pour que tu puisses entendre de ton balcon le gazouillis des oiseaux qui nous rappelle que nous sommes encore dans un monde qui serait tellement beau sans les hommes.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

L'EMPRISE AMOUREUSE

UN MONDE INCERTAIN

LE MIROIR D'UNE AME.