L'INSOMNIE...


 Lorsque le souffle du passé vient t'embrasser d'un seul détail qui passe par là, d'une pensée innocente qui traverse l'esprit, d'un amour ailleurs que là ou tu le voudrais, tu te mets à l'envers sans t'en rendre compte, et tu invites tes démons au dialogue...

Dés lors que cela survient au moment ou tu voudrais bien t'endormir et que tu t'y efforces, tu te sens comme si l'on forçait les portes de ton esprit, qu'on s'emparait de ta volonté, t'obligeait à retourner là ou tu aurais aimé ne plus avoir à aller.

Plus tu repousses ce dont tu ne veux pas, davantage tu t'ouvres à l'étrangeté d'une nuit qui n'en sera pas une, balayée par des instants de lucidité douloureux, de semblants de sommeil étranglés par des souvenirs qui te reviennent et de manière insidieuse te narguer.

Et s'égrènent les heures qui rongent ta nuit, semblables à des éternités qui t'entrainent dans les eaux boueuses du passé, ramenant à toi des bribes de celui-ci, si bien enfouies que tu les pensais définitivement disparues, qui se veulent plus récurrentes que jamais.

Tu te mets à aspirer au lever du jour qui prend plaisir à s'attarder, l'aurore que tu inventes alors qu'elle n'en n'est pas encore une, juste pour échapper à l'errance entre deux mondes, le chemin qui ne mène qu'à une souffrance qui ne trouve pas son expression.

Tu allumes la lumière pour tout faire disparaître, mais tout demeure là comme suspendu tel s'il attendait qu'à nouveau tu éteignes ce que tu sais trop bien, que le réveil semble figé sur trois heures du matin, et que tu risques de réveiller l'épouse à tes côtés.

Tu te traines malgré tout jusqu'au moment convenable ou tu n'attireras pas l'attention, une aurore avancée qui te rassure, te glisses hors du lit descends en bas, là ou tu peux bouger, te sentir avec toi-même à nouveau et tendre la main vers le livre laissé là hier.

Mais même lui semble impuissant à réunir tes pensées, tellement tu es là à attendre tu ne sais quoi, comme si tu étais dépossédé de toi même, pour n'être plus que le vilain canard d'hier, celui qui boitillait dans le regard de tous, qui peine encore à marcher.

Et avant que l'aube ne perce tu as fait le voyage le plus long qui soit, avant que de détacher de toi ces lambeaux de vie, ces oripeaux qui semblent t'aller bien depuis toujours, que sont les brisures affectives qui te rappellent l'importance d'aimer et de se sentir aimé.



 

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