MERE OU FEMME...

 Elle est belle en tant que femme, plus belle encore en ce rôle de mère qui ne recule devant aucun sacrifice, sur les bords d'une vie faite de privations endurées courageusement avec seulement de la rage et une tristesse contenues...

Avec un mélange de naïveté et de vulnérabilité qui ébranlent, elle doit faire face au monde, aux hommes, la domination, la soumission, l'humiliation et bien plus aux aléas d'une corruption qui ronge son pays depuis qu'elle est sur terre.

Elle n'est plus que les entailles en sa chair, souvent au bord de l'épuisement, s'agrippant à l'énergie du désespoir dans une atmosphère faite d'attentes et de pressions de toutes sortes et toute la fragilité qu'elle tente de dissimuler.

Une femme qui cherche le sourire de sa fille, dont l'affect bouillonne et l'irritation se fait grandissante, qui met à nu son amour immense, ses angoisses profondes, conseillant et fustigeant jusqu'à ce que le corps ne réponde plus.

Qui se doit d'être une sorte de bon ou de mauvais génie penché sur bien des épaules avec pour unique musique le chant des vagues au loin, là ou l'impossible demeure, qui pousse à croire en son enfant comme on a cru en son propre destin.

Elle se sait source d'amour et de haine infinis, tant ses sentiments sont contrastés et parfois ambigus suite à une dignité qui semble perdue, car elle n'est qu'une femme seule face à un destin, qui se veut d'une froideur amusée qui se dérobe aux prières.

Mais envers et contre le reste du monde, elle ne lâchera pas la main de sa fille qui réclame qu'on lui donne la vie une seconde fois, quitte à périr avec elle, et sombrer dans les mêmes enfers, car elle sera éternellement mère avant que d'être femme.

Même si quelque part dans son coeur vit depuis peu, l'ombre familière qui voudrait être son tout en même temps que son compagnon d'infortune, car une route aussi pénible soit-elle se nourrit de lâcher prise et des simples sourires partagés du quotidien.

Un coeur de mère est toujours dans le sacrificiel.