J'ENTENDS TES LARMES...
Comment t'exprimer mon mal être à la pensée de toi, qui au même âge que ta mère devient veuve d'un géant et qui te retrouve abattue et le coeur déchiré dans un décor de vie qui sera le même mais ou tout sera tellement diffèrent.
Je ne sais t'imaginer devant une perte que rien ne laissait présager, le vide douloureux qui plonge dans une grande vulnérabilité et une profonde tristesse, car ton monde s'effondre d'être amputé de la plus belle part de lui même.
Il y aura les retours sur le passé, les regrets et la solitude, les souvenirs oubliés qui referont surface, toutes les fois ou au détour d'une phrase, une image tu ressentiras la douleur de la perte, mais aussi les enfants qui canaliseront ton esprit et tes pensées.
Car eux aussi ont besoin d'être soutenus, ils perdent celui qu'ils idéalisaient qui ne sera plus qu’un absent omniprésent dont ils auront le vertige à force de sentiments contraires, et vous serez tous si nostalgiques de l'avenir que vous n'aurez pas ensemble.
Même si je te sais aussi volontaire que frêle, il faudra garder vivant l'héritage qu'il vous a laissé, trouver un sens à l'avenir et quitte à être écorchée vive mais debout par obligation, tu ne te résigneras pas par tendresse complice à quitter ton chagrin.
Dans une mer d'émotions tu seras submergée, envahie, débordée par les vagues de chagrin, seule à traverser le chaos entre colère et peur, avec au ventre une sensation de déchirement et d'arrachement, avant d'aller puiser dans le trésor de ce que vous avez vécu.
fevrier 2019 |
Quand tu ressentiras que ton corps comme ton esprit se disloquent, pense au monde qu'il t'a ouvert et dans lequel tu as accompagné ses pas, et pour vos trois enfants dont l'avenir s'est mué en champ de ruines et sans larmes ni mots, accepte d'aller plus loin encore.
La mort laisse l'amour et l'absence dont on ne se console pas mais auxquels on s'habitue, il devra rester de toi celle qui ne flanchera pas, ne faillira pas, pour continuer envers et contre tout, ainsi prouver la gratitude infinie dont tu te sens pleine de ce qui a été vécu.
Malgré une réalité qui prend des allures de cauchemars, une relation au réel perturbée, il te faudra ouvrir les bras au chagrin, vivre avec lui jusqu'au jour ou un sourire se dessinera sur un visage mélancolique qui a déjà de par le passé tellement eu à verser de larmes.
Je sais que tu te sens précipitée dans un ailleurs, que tous les non-dits, les inutiles détours de quand on oublie que la vie peut s'arrêter à n'importe quand t'assaillent, mais tu sauras apaiser tes émotions et ta lourde tristesse pour lui faire honneur.
Il n'a pas eu la mort douce du bout de l'âge, et il a laissé le livre de votre vie ouvert, charge à toi sans le trahir en allant mieux de perpétuer sa mémoire en continuant l'œuvre de votre vie par le biais de vos enfants, en retrouvant une identité et un projet de vie.
" Tu n'es plus là ou tu étais, mais tu es partout là ou je suis." Victor HUGO
Commentaires
De tout coeur avec toi et avec l'épouse et la famille du défunt , paix à son âme !
L'anonyme s'appellerait Lydie que j'en serai davantage ravi ...
Il s'agit de l'époux de ma cousine germaine avec laquelle j'ai grandi dans la même maison en France et dont l'époux était directeur de l'hôpital d'Oran, et chirurgien après être passé par Bougie et Alger. Il devait s'arrêter incessamment mais le Covid en a décidé autrement...
Un sacré Bonhomme qui avait préféré son pays à sa carrière...Bisous tendres
Merci de ta présence, j'essaye de laisser passer ces vagues déferlantes en faisant profil bas. A bientôt j'espère