LE SILENCE D’APRES TOI …


LE SILENCE D'APRÈS TOI ...

Quelques jours ont passé sans que je ne trouve les mots pour exprimer l'ambiguïté de mes ressentis, l'étrange flottement qui ressemble au déni de ton départ, et le fait que je n'ai rien su, non plus que rien pu faire, qui puisse changer ton chemin de vie.

Nous avons eu vingt-ans ensemble mais en nous regardant de loin, et toujours je t'enviais l'attitude et la décontraction qui te caractérisaient, te faisait paraître différent de nous autres qui n'avions en commun que ce pays lointain qu'on nous a forcés à oublier.

Il n'y avait rien pour venir colorer le silence de nos rêves, seulement les bruits de nos pas sur les pavés des rues, nos cris joyeux loin des fronts froncés et des réprimandes parentales, blottis en la douceur sombre d'un mystérieux firmament, tels des passants rêveurs.

Nous ne faisions que caresser l'aube incertaine de l'espoir, l'azur et tant les rayons de soleil qui nous brulaient la peau, nous étions des sortes de pluies d'été sur le chemin, et tout juste les instants de temps qui s'échappaient de nos vies, telles d'ultimes illusions.

A présent j'ai le coeur en berne de tant un rêve non fini qui avec toi s'en est allé sur les ailes du temps, laissant derrière lui une saveur douce amère dans un soir de lumière, dés lors que tu es parti en l'œil blanc d'un matin rejoindre un ciel plein de murmures.

Lorsque l'âme se saisit à nouveau de l'infini, on se rend compte que c'est tel quelque voile léger qu'on enlève quant à la vie qui finalement n'aura toujours été qu'un mélancolique et langoureux voyage, que l'on s'empresse de baigner en une rivière de joies.




Tu es parti et c'est tel de laisser derrière soi une fleur que personne ne pourra cueillir, et dont nul ne décèlera la senteur, mais je prendrai le temps de te raconter, dire combien tu n'étais pas un mystère sinon pour ceux qui ne savent pas voir et entendre avec le coeur.

Quelques mois passerons avant que je ne m'habitue à l'étrange présence qui émane de tant ce vide que rien ne comblera, et ces murs sans âme se remettrons peut-être de deux départs successifs, l'écho tremblant de l'histoire qui ne disparaitra jamais.

Je parlerai sans parler, je dirai sans dire à qui veut entendre la mémoire de celui que tu as été vraiment, tellement silencieux que ta voix résonnera longtemps dans les coeurs de ceux que tu as aimés sans exprimer à quel point ils ont vraiment compté pour toi.

Mais au plus profond de moi j'ai le vibrant espoir que tu demeureras parmi nous, au plus près des uns et des autres, libéré du carcan d'une maladie qui n'en finissait pas d'abimer ton corps, et de graver dans tes yeux une peur que nous commencions à ressentir.

A mon beau frère Hocine Takarit Août 2021

Commentaires

Maroussia. a dit…
Que de pudeur et d’amour dans ton texte, pour celui à qui tu as dit au revoir. Toute en délicatesse, tu exprimes ce manque de vous deux, ces années passées côte à côte sans vous voir, dans un pays déchiré où les enfants étaient livrés à eux mêmes. Et ces silences si bruyants qui vous réunissaient. Sa vie a été un tunnel d’incompréhension mais sa mort lui a donné la lumière, celle dont il avait tant besoin, et qui irradie dans tes mots. Tu ne pouvais lui rendre plus bel hommage. Celui d’avoir été là quand il avait besoin de sentir sa main dans la tienne et son regard blessé dans l’eau de de tes yeux.

Une douleur à hurler qui enserre le coeur, une souffrance aveugle ou il faudrait user la douleur, s'autoriser à poursuivre sa vie malgré une avalanche de souvenirs qui nous investissent, tellement vivifiants qu'ils semblent vouloir rajouter à notre chagrin...
Quand un être cher est là on a tendance à ne pas lui prêter attention, il est là et cela nous suffit même s'il est d'une inestimable valeur, on ne la constate que dés lors que nous la perdons, en prenant conscience de ce que nous perdons alors. Les derniers instants ont fait remonter à la surface beaucoup plus que je ne pensais, d'imperceptibles ressentis lovés dans l'inconscient heureux de l'enfance ou nous sommes riches de nos rires.
Plus on avance en nos vies davantage celles-ci se dévêtissent de ce qui faisait tout leur charme et tant leur beauté que nous ne percevons, que dés lors qu'il est temps de réaliser que le rideau doit toujours à un moment tomber...
Merci de tes mots et de ton regard pénétrant sur les miens.

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