LES FLAMMES DE LA MEMOIRE...
La Kabylie s'enflamme une énième fois, son histoire n'étant qu'une suite de douloureuses parenthèses entre contradictions et doutes, en un drôle de pays qui s'est toujours retrouvé avec un nœud coulant à la gorge, et une société qui tourne à l'envers.
Bien qu'au coeur du Maghreb l'Algérie demeure un des pays les plus instables d'Afrique du Nord, qui fait un inquiétant sur place depuis des décennies, un pays tourmenté et divisé qui verra ces dissensions accentuées par les incendies qui font déjà polémique.
Il est difficile de mettre des mots sur nos plaies, celles d'un pays qui vit depuis toujours dans une atmosphère lourde de tensions et qui tarde à se défaire du mythe d'une logique rentière, sans n'avoir jamais proposé l'ombre d'une stratégie industrielle à sa jeunesse.
Le climat est étouffant certes, mais il ne doit pas nous faire oublier une classe de privilégiés qui confisque l'avenir de toute une nation qui a soif de gouvernance et de transparence, et surtout assez des gérontocrates qui ont découragé les volontés de tant de générations.
Nous sommes face à un effondrement économique, la planche à billets n'a jamais cessé de tourner pour combler des déficits socio-économiques abyssaux, car l'Algérie est embourbée et la haute hiérarchie militaire qui se sent acculée n'a aucun intérêt à l'apaisement.
Ces incendies qui surviennent dans un contexte de crispations, un pays au bord du gouffre et sous l'influence croissante de la religion ne sont pas de bons augures, si les esprits ne se ressaisissent pas, le pire ne serait pas derrière nous mais je pense plutôt à redouter.
Le dix sept septembre 1860, Napoléon III en foulant le sol algérien est tombé quasiment en amour de celui qu'aujourd'hui d'aucuns foulent au pied en même temps que la mémoire de ceux qui l'ont défendu depuis des millénaires et doivent se retourner en leurs tombes.
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