DES ANGES DECHUS...

 

A toutes les femmes 
que nous regardons, 
sans vraiment les voir.

 

La vie est brutale, si violente souvent qu'elle oblige tellement les larmes, même si nous nous évertuons à dissimuler nos peines et nos chagrins pour éviter les paroles vides de sens, censées être des encouragements plus polis que ressentis.

Mais il faut faire avec tout en lorgnant dans la direction ou l'espoir se fige, l'horizon bleuté qui ne semble pas fait pour nous, certains souvenirs du passé ou nous nous souvenons avoir souri, ri à en pleurer mais depuis longtemps si lointains.

Et même lorsque nous avons émergé du marécage indignant qui nous colle à la peau, que la tête se relève à force de volonté et de hargne, il reste ancrée aux abords de nous une douleur qui semble prête à nous submerger, obliger la tristesse.

J'ai vu mes blessures s'ouvrir à nouveau dans les brisures qui sont celles de la femme chère à mon cœur, celle en laquelle mon âme semble si fortement se reconnaître et que mes mots tentent malgré tout de rassurer, qui semblent si dérisoires.

Les souffrances que la vie inflige aux femmes est une sorte de double peine, car très souvent elles sont sur des chemins de vie imprégnés de mille et une contraintes dont elles font si peu cas, mais dont un homme de cœur peut aisément s'apercevoir.

La vie est un terrible paradoxe, elle contient le rire autant que les larmes chagrines, l'espoir et le désespoir, le sérieux et le futile, l'amour et le désamour tel s'il nous fallait constamment être éprouvés en apprenant à perdre ce peu que nous avons. 

Tout autour de nous, il y a ces femmes à l'ombre des peines qu'elles contiennent par pudeur et par résilience, ou tout simplement parce que depuis toujours on leur apprend à dissimuler celles-ci pour mieux les préparer à ce qui semble des chemins de croix.

Et chaque fois que je croise un de ces sourires, empreint de fierté comme dans une sorte de défi, je ne puis m'empêcher d'être aimant et pas simplement de les trouver belles à susciter le sentiment amoureux, mais parce qu'elle semblent des anges déchus.

Lettre à une Amie.