LE VIBRANT DESIR D'AIMER...



 Je t'aimais déjà avant que de te connaître, comme un rêve de toujours, que je nourris au plus profond de moi, qu'il ne fallait pas dévoiler car personne ne comprendrait que l'on puisse aimer, un visage familier mais que l'on a seulement aperçu...

Les mots ne suffiront pas à décrire l'impression que j'ai eu de renaitre lorsque j'ai compris qu'au delà de mes doutes tu existais vraiment, que tu étais celle que la pensée s'invente pour ne pas rester seul, pour fuir le vertige d'une solitude ennemie.

Je ne suis jamais resté seul, mais je l'ai toujours été comme une âme vide, un silence morne, une étrange sensation d'être soi à moitié, l'incomplétude étrange qui ne peut se raconter au risque d'être regardé de travers, comme un fou qui s'ignore.

Et pourtant tu étais là, la femme mystérieuse qui peuplait mes nuits, m'enveloppait de mots doux et tendres comme les printemps qui se dessinent, les aquarelles qui se diluent sous les regards, les cieux qui ne font qu'échapper à l'emprise de l'horizon.

Je ne veux pas venir à toi trop vite, je t'ai rêvée si longtemps que je n'y crois plus tout à fait, il me faudra encore du temps et des mots rassurants, contre ton sein me blottir et près de ton souffle renaitre, en soulevant mes paupières me rendre compte que tu es encore là.

    "Si le papillon s'est brulé à la lumière, la lumière a connu les ailes du papillon et les a peut-être aimées..."

Je sens ta main serrer fort la mienne pour ne pas me laisser repartir à ce rêve de toujours, tel s'il me fallait errer d'âme en âme et sans fin dans la quête amoureuse sur laquelle je peux à présent mettre un visage et un regard, un sourire et des mots délicatement susurrés.

Je t'aimerai si tu ne me laisses pas partir, si tu ne me fais pas souffrir, tout autant que si tu arrives à aimer l'enfant au fond de moi dont la route a été jalonnée d'embuches et d'amours inachevées, qui prend peur d'aimer si souvent des femmes qui ne s'arrêtent jamais.

Je ne te ferai pas de promesse, non plus qu'un beau serment,  je me contenterai des regards que nous nous échangeons depuis peu qui ont la douceurs des nuits l'un dans l'autre et des matins impatients qui gouvernent nos pensées à présent que l'horizon s'est dévoilé.

Nous sommes nos blessures, nos silences, les pas feutrés d'aujourd'hui, la pudeur n'étant là que pour nous protéger de sentiments qui vont et viennent sans cesse, car il semble si simple d'aimer ou de prononcer les mots d'amour que notre époque a plaisir à galvauder.


           " En tout homme réside deux êtres : l'un éveillé dans les ténèbres ,
              l'autre assoupi dans la lumière."  Khalil GIBRAN

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