LES RIVES D'UN ETE ...

 J'avais devant moi un soleil oublié, un ciel à l'aurore, et des yeux limpides et si profonds en la brume d'une souffrance, mais qui portent en eux l'évidence de l'amour, la femme à laquelle on voudrait ramener le sourire au cœur.

Elle se fait le charme inconnu, le trouble du jour auquel je me livre en aveugle avec des yeux dans lesquels j'aimerais disperser des mots pour qu'elle soit mes pensées à venir, le regard que je voudrais tutoyer tellement il a des reflets d'étoiles.

Sur le bord de ses yeux clairs je me suis senti le cœur à l'envers, elle était d'une évidence qui ne m'a pas échappée, j'y voyais le reflet de la vie et ce qu'il y a de plus beau et de plus tendre, la beauté qui se cueille d'un regard, l'ivresse même du bonheur.

J'y ai lu des promesses qu'elle ne dira jamais, les grâces de l'esprit qu'on aimerait même les yeux fermés, un paradis de pudeur, et une onde transparente qui reflète le ciel et les étoiles, la pure et touchante beauté que l'on caresse d'abord d'un seul regard.

Je me suis laissé surprendre par un sourire, un feu qui embrase soudainement un cœur, des yeux qui font croire au matin dont naitra la tourmente de sentiments, les hésitations, la timidité, les doutes et les émotions qui chavirent l'âme se trouvant un écho.

Des yeux qui racontent un cœur capable de caresser ou égratigner, ceux qu'on imagine pleins de larmes, un ange qui voudrait taire les mots, porter l'espérance en ces hommes qui n'ont plus de regard de n'avoir pas souvent pleuré par amour.

Le plaisir dans mes yeux est comme un sentiment pour les siens dans lesquels je rêve de m'engouffrer, j'y décèle déjà tellement de poésies aux nuances les plus délicates qui font que je me sens à nouveau avec les yeux du cœur, ceux de l'homme ému de tellement de beauté.

" Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes." Louis ARAGON