MA MERE, CETTE FEMME...


 J'ai éprouvé la soudaine envie de pleurer en voyant notre mère s'enfoncer dans une maladie régressive, que même si elle la prive de ses facultés ne lui ôte jamais totalement ce quelque chose de beau, plus grand, et ce quelque chose de l'au-delà. 

Comme la plupart des femmes qui sont davantage qu'inspirantes, elle est bouleversante de l'avoir vue toute sa vie livrée à un rythme quasi insoutenable, enfermée dans les urgences, avec la force associée à la grâce, qui habille les femmes de belle manière.

Ma mère n'a jamais su à quel point elle est extraordinaire, contenant ces balbutiements de révolte, puis se murant fréquemment dans de longs silences empreints de dignité, comme si elle nous abandonnait une partie de son âme, et n'être que l'héroïne du quotidien.

Elle vient d'un pays ou celles de son genre permettent que l'impossible devienne possible, et toujours l'obligation écrasante de devenir malgré une misogynie corrosive, mais elles posent la plupart du temps des yeux éblouis sur tout, sur ces hommes qu'elles rassurent.

Fascinées, captivées, émerveillées elles demeurent à jamais des fleurs de lune, des femmes si injustement traitées alors qu'elles ne feront toujours qu'émerveiller de leur grâce un morne quotidien qui les soumet de mille et une façons à un patriarcat qui se cache à peine.


A MA MERE QUE J'ADMIRE SUR LE TARD 

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