LETTRE A L'AME DE MA VIE...

 J'ai pour toi une passion qui m'arrache à moi-même, aux affres infinies, aux abysses tourmentées ou je me partageais entre faiblesses et espérances mais avec toujours une tendance à chercher la beauté dans les êtres eux-mêmes.

Tu t'es emparée de mon âme, puis d'une relation intense d'abord amicale puis ouvertement amoureuse, tu as fait naitre un amour désespéré et merveilleux, nous inventant une âme commune et distincte qui tend à fuir une solitude haïssable.

Couleur de nuit d'été et de mer au soleil, tu te veux l'émerveillement de l'amour que l'on voit surgir en soi, la douleur latente mais savourée qui nous aliène à un destin autre que le notre, tant il semble que" l'on ne voit bien qu'avec le coeur."

L'amitié comme l'amour a un gout d'irrémédiable, mais comment se consoler de la douleur d'aimer, ne plus éprouver le désir du plaisir d'un corps qui ne se laisse plus oublier, l'instant présent et vibrant de l'émotion amoureuse qui ne cesse de croitre en nous.

L'amour est une merveille, l'incroyable merveille à la saveur de sel ou de sang, qui voudrait nous faire rompre avec la réalité, la constance d'un mal de vivre, et un désespoir latent qui nous éprouve de manière infinie tel un amour culminant ou une éblouissante promesse.

Je lui ai fait le don de mes mots, la chair de mes pensées et de mes sensations les plus secrètes, d'un amour qui s'accroit et se fait plus possessif, l'étrange chose qu'un sentiment qui surgit de nulle part mais voudrait arracher l'autre au monde.

Je l'ai sentie incertaine étonnée de bonheur, mais qui s'offrait telle une offrande muette pour rêver d'amour et de mains aimantes, quitte à avoir la révélation d'une chair vulnérable, qui voudrait cueillir les fleurs parfumées de la saison des délices.

Il s'agissait d'aimer une femme jeune et belle, qui semblait ne jamais avoir aimé mais qui a beaucoup souffert, n'était que trop enfermée dans sa solitude, un sanglot que soutenait les mots, une douleur résignée à la tristesse au coeur, mais toujours vibrante.

Il y a toujours en elle quelque chose d'absent qui me tourmente, peut-être ses sombres et rudes journées qui l'embrouillent et la font constamment trébucher dans les ténèbres, mais un soleil d'été qui touche à mon essentiel et que j'embrasse du fond de l'âme.

J'ai accepté le risque de la troubler, et j'ai succombé à sa grâce de ce qu'en si peu de temps elle m'a donné tant et peut-être sans le savoir, jusqu'à occuper mon esprit et absorber mes pensées, autant que ressentir le désir de lier mon souffle au sien.

Un coup de foudre, une étincelle, un début tel une flammèche furtive qui m'a donné l'ardeur d'écrire qui exalte l'ardeur d'aimer, ces instants hors du temps ou l'on s'aime avec abandon, tout en respectant le coeur qui un beau jour nous a choisi.

Parfois elle redoute la routine, la monotonie, les soucis du quotidien, et la passion qui disparaît avec le temps, sans que je ne sache trouver les mots qui rempliraient le vide en elle qui remontent à avant moi, mais que j'ai souvent tendance à oublier.