CE MATIN, MA MAMAN...
Aujourd'hui j'ai été surpris, elle était là mais tellement différente des autres jours, je n'ai pas aimé le calme qui régnait dans ses yeux bleu océan, j'ai été étranglé par une émotion étrangement triste.
D'habitude elle est si vivante, constamment agitée au point de nous énerver, la maison semblait sans âme comme pour me rappeler qu'un jour se sera çà et j'ai été saisi d'une muette torpeur à mon tour.
Je prends chaque jour le temps d'un détour ou que je sois et quoi que je fasse sans trop réfléchir et c'est ainsi depuis de nombreuses années, du temps de mon père déjà les choses ne pouvaient être autrement.
Vingt ans que les jours se suivent et se ressemblent à l'aune d'un mal invisible qui vient nous voler les nôtres, nous dérober à eux sans que nous ne puissions rien faire d'autre, qu'être là aussi absents qu'eux.
Je suis resté auprès d'elle, nos mains enlacées tels les tous derniers refuges que je pouvais lui offrir et mes pensées m'ont échappé pour rejoindre les myosotis de l'enfance, le pré bien proche de la fontaine des femmes.
Suspendu entre la terre et le ciel, les moments douloureux puis heureux et un temps de l'exil jamais accepté par elle qui s'est retrouvée entre quatre murs dans le pays de ses rêves, car là était sa vie avec son époux.
Ce matin je me suis fait mal à ma mère, un indicible trouble que je ne saurais expliquer autrement que par l'appréhension de la perdre, en même temps que m'égarer dans les vestiges de souvenances douloureuses.
" Il y a ceux qui ont peu et qui donnent tout. Ceux-ci ont foi dans la vie et dans la générosité de la vie, et leur coffre n'est jamais vide. " Khalil Gibran
Ma mère n'avait que sa vie, et elle nous l'a donnée sans jamais penser à demain !
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