L'IMPOSSIBLE DERAISON...

 En tes yeux de velours je devine la femme qui tait ses peurs et ses difficultés et qui sous ses airs de consentements dissimule souvent une attitude de fuite, car elle ne saurait plus reculer d'avoir été l'oiseau qui chantait ses espérances...

Après avoir éprouvé le plaisir de l'autre, tant la fierté d'être deux, elle revit la distance qui a presque un gout de regret, comme si le seul choix d'une femme était toujours d'être ailleurs que là ou elle désirerait et sans même s'en rendre compte.

La vie c'est on se découvre et on s'emporte, on attend et on réclame l'étincelle qui calmerait les bleus du coeur, un désir enfermé au fin fond de soi, autant que les mots qui promettent le bout de ciel que le hasard a perdu sur son chemin.

Et c'est tel de devoir oublier un rivage perdu, un voile câlin, l'aube de lumière de ces rêves de l'enfance sur un sentier banal, alors que dans le moindre des regards d'un passant elle peut sentir la vie qui l'inviterait à un tout nouveau voyage.

Vivre est un étrange et délicieux tourment, un leurre délicat  quant au passé qui précède le moindre de nos pas à vouloir empêcher cette seule fois qui ne ressemblerait à aucune autre, à un désir douloureux par peur de s'exposer et d'être vulnérable.

Il y a une page qui n'attend que toi, un amour souffrant qui entaille le corps et la raison de l'oiseau qui chante son errance aux senteurs de roses et de jasmin, tel s'il fallait l'espace d'un futile instant émerveiller le désir en d'autres.

Se sentir troublante et si désirable mais dans un couple qui favorise plus la tendresse que l'érotisme, et éprouver du plaisir dans le sourire fugace d'un inconnu alors que l'on a l'imagination fiévreuse, c'est vibrer sans que ce ne soit l'idéal.

Il y aura toujours la part d'imprévisible et un certain chaos en toute rencontre entre trop dire et pas assez, là ou il s'agit de choisir entre taire, chuchoter, ou exprimer nos émotions, une vision romancée de l'amour et des sentiments. 

La femme que je vois est belle et insaisissable, sa fragilité émotionnelle et son tourment intérieur féminin  se déclinant en délicieux mystère, qui fait souvent d'elle une amoureuse de la vie qui ne cesse jamais de courir dans sa tête.

D'aucuns penseront qu'elle est d'un idéalisme béat, que même si elle flirte avec l'obsession amoureuse qu'il lui arrive d'aimer comme un doux mensonge, elle ne sait plus échapper à un quotidien tissé d'obligations incontournables.

Elle a longtemps rêvé de romances au gout d'interdit et de coups de coeur, des histoires parfaites qui laissent un vide une fois finies, pour juste subir la seule explosion des pensées qui fait si souvent dépasser les limites de la morale.

Quitte à intriguer contre elle même, elle semble dans l'extrême solitude de ceux livrés au vent amer d'une vie tissée de désir, qui suscitent de l'émotion jusqu'à se sentir touchés eux-mêmes, quant à la vie d'avant l'amour, libre et légère. 

Il ne lui reste plus qu'à subordonner ses désirs aux siens, et se forcer à oublier qu'elle est sur le chemin, oubliant jusqu'au baume qu'est le plaisir pour n'être plus aux yeux de tous ceux autour d'elle, qu'une âme troublée et troublante.

De ne pas savoir recueillir le rêve d'amour, et dire tout haut ce qu'elles ont sur le coeur les femmes se laissent glisser sur les vagues mourantes de la beauté de certains sentiments qui passent mais jamais ne reviennent.

" Les femmes pardonnent souvent à celui qui brusque l'occasion mais jamais à celui qui la manque." TALLEYRAND