J'AI L'AME A L'ENVERS...


Quelquefois il m'arrive de douter au point de ressentir aux abords de mes yeux les vagues déferlantes du passé, les cris silencieux de l'enfant que j'étais, et les peurs muettes d'un adolescent incompris qui avait hâte de grandir...

Et là je ne sais plus qui je suis, hébété j'erre entre la rancœur et la colère tel si je ne devais que rapidement m'éloigner de celui que j'ai mis du temps à construire, ce présent empreint des douleurs d'hier et qui me ressemble si peu.

Je me sens à nouveau le voyou au visage tuméfié, dont les parents s'inquiétaient à peine, le garçon au grand coeur qui prenait la défense des plus faibles mais ne s'imaginait jamais un seul instant solliciter une aide quelconque.

Et tout me revient, la gorge se noue devant tant d'injustice et d'incompréhension alors que tout au fond de moi je n'ai que des soudaines envies de bien faire, sans crainte dans l'instant d'être jugé, tel si mon coeur était toujours nu.

J'ai envie de m'effacer, égarer la mémoire des sentiments qui font toujours mal, aller vers les rives lointaines de l'oubli de tous ces vécus qui ne sont que brisures, sans même me demander ce qu'il en ira du reste de mon monde présent.

Aimer c'est toujours pour moi dans la démesure, je ne sais point faire autrement d'être toujours dans le souvenir d'autrefois qui me tend les bras, mon regard implorant celui de cette âme perdue qui n'a pas eu le choix des enfants.

Quand je perds d'amitié ou d'amour je me sens étrangement dur, je ne suis plus qu'un rocher en proie aux assauts d'une houle déferlante que nous appelons si communément la vie et qui ne sait que défaire ce que je fais à grand peine.

Et j'ai besoin de me refermer là ou je suis seul avec ma violence, pour ne nuire à personne, non plus qu'effrayer ceux qui ignorent tout de cette face de moi dont je n'ai jamais su me défaire même si j'ai donné davantage que je n'ai reçu...

Quelquefois je me sens bien tout en sachant que rien ne dure, les choses que nous poursuivons ne faisant que nous fuir, celles que nous fuyons accourant sans cesse sans que nous ne puissions les éviter, d'être enclin à aimer.

" Le mal n'est pas de vivre mais de savoir qu'on vit. 
Le mal est de connaître et de vouloir."  Anatole FRANCE 


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

LES JOURS DE MELANCOLIE...

JE ME SENS PERDU.....

LES REVERIES TENDRES