LES HEURTS DE L'ENFANCE...


 Parce que mon âme est encore sertie des bleus qu'on m'a infligés au plus tôt de mes jours alors que je recherchais inconsciemment les sentiments que je voyais chez les autres, et que je n'avais qu'une mère pour tenir deux rôles.

Que je me suis longtemps demandé en quoi la main paternelle ne m'était point permise alors que le village grouillait d'hommes souvent désœuvrés en dehors des labours et des récoltes, dont je n'avais que des regards et des moqueries.

Et pourtant sur le tard, même s'il était déjà trop pour les aimer vraiment je me suis retrouvé à leurs côtés pour leur offrir plus que de raison en leur donnant ma vie pour continuer les leurs, comme pour leur dire j'ai des raisons d'être.

Pour toutes ces raisons et d'autres que je ne puis te décrire sans que le bleu vert de mes yeux ne se voile du gris qui s'échappe d'une mémoire qui grouille encore de cris de colère et de violence je peux entendre les tréfonds de ton enfance.

Mais je préfère prendre ta main et la serrer fort tout contre ma poitrine pour que tu puisses sentir le désir de vivre d'un cœur magnifique qui n'a désiré qu'aimer et être aimé en retour pour réparer les outrances de l'enfance qui l'a oublié.

Nous avons tous eu des vies chaotiques en  ces temps ou les choses étaient si dures que le lot des addictions de toutes sortes ne manquaient pas, il nous faut fermer les yeux sur ces années et aller vers là ou il nous semble voir de la lumière.

Depuis longtemps déjà je te vois au sombre des souvenirs, au clair des regrets et au lointain des jours qui te fuient, te sentant ailleurs qu'au présent ou en ces printemps qui s'en sont allés lassés que tu ne regardes plus dans leur direction.

Je suis venu mais je suis reparti de peur que tu ne me ramènes à ma propre amertume et ce que j'ai laissé derrière moi de mon propre passé, mais tu revenais sans cesse pour apprécier quelque tweet écrit par habitude car ici je n'ai personne.

Je t'ai offert un sourire que tu as attrapé puis des mots qui semblaient te faire du bien avant que de me rendre compte que je recherchais ta présence, que je guettais ta venue autant que tu recherchais le trouble qui nous venait.

Mais je nous veux enjoués, joyeux à la manière des enfants inquiets de rien et ne sont là que par amour, d'avoir été désirés et non des troublions qui savent gêner sans comprendre pourquoi et surtout ce qu'ils font là.

J'ai le désir de t'élever au dessus de là ou tu t'es arrêtée sans trop comprendre que certaines questions n'auront jamais de réponses et qu'il suffit de porter ton regard sur le soleil qui luit et d'être heureuse de te sentir en vie.

         " Béni soit celui qui a préservé du désespoir un cœur d'enfant." 

                                       Georges Bernanos 


Commentaires

Sandrine a dit…
J’ai appris à vivre sans jamais me reconstruire, trouvant inutile de m’occuper de moi, puisque ceux qui étaient sensés m’aimer ne l’avaient pas fait .
Je me suis laissée porter par l’amour partagé, d’un homme plus âgé qui m’a tant donné . Sans lui, je désespère, plus aucun point de repère, sans lui je dois continuer puisque la mort m’a dénigrée.
Tes mots me touchaient donc je les ai partagé comme tout ce qui me plaît, une main tendue pourquoi la négliger alors que je passe mon temps à tendre la mienne, peut-être suis-je simplement prête à accepter celui qui veut m’aider

Le regard que portent sur nous ceux qui nous ont donné la vie et rien de plus fait toute la différence, il est le socle sur lequel nos vies posent leurs bases, et celui qui sera le notre à n'en plus finir. Tout autour de toi il est des histoires silencieuses, de celles qui ne se dévoilent que dans l'intimité ou même pas, les douleurs brulantes des souffrances qui gouvernent sans que l'on sache quoi faire, tel si elles dépossédaient les uns et les autres d'eux-mêmes. J'ai lu et relu ton texte d'où s'est élevée la colère que je croyais enfouie, celle que je pensais avoir semé au gré de ce que j'ai construit à force de haine, comme par vengeance. Je n'ai jamais su garder celles que j'aime car il survient toujours le moment fatidique ou elles me ramènent à mon passé, ces bribes lancinantes d'hier qui grandissent à notre insu, établissent des corollaires avec ceux censés nous aider à être !
Tu as un énorme vide à combler, un fatras inexplicable dont tu devras te délester pour te sentir légère toi qui ignore totalement le sens de ces mots, d'un coeur trop souvent à la traine pour juste se faire accepter! Quand tu me lis, tu pénètres en mon plus profond, car les mots ne sont que les miroirs d'une vie que j'ai eu grand mal à asseoir même s'il me faut en avoir plusieurs par peur de me retrouver seul, que par envie quoique le désir soit toujours une évidence...
Tu cours après des années qui te fuient et ainsi tu laisses sur le bas coté peut être les plus belles d'entre elles, car la vie est faite d'horizons multiples et non des brumes du passé. Enfant tu as craint le noir, adulte tu redoutes la lumière et pourtant c'est vers elle que tu dois te diriger même si les premiers pas semblent ancrées dans l'habitude des pleurs d'incompréhension.
Laisse ton coeur plutôt que la raison te prendre en main, lui seul est toi tout le reste est ce qu'on a mis en toi Sandrine parfois de manière tellement ignoble !
Mais juste un dernier mot tu n'es pas seule à devoir passer de l'autre coté du miroir
A tout à l'heure Bonheur
Sandrine a dit…
La vérité est que quoique je fasse, je me retrouve confrontée à l’enfer, plongée dans le silence de tous les secrets que l’on m’a imposé pour satisfaire les apparences tellement chères à cette parodie de famille . J’ai jeté la honte, l’opprobre sur une maison soit disant parfaite, je suis la responsable indigne de ce que j’ai subi de part mon existence même, moi l’enfant non voulu, une fille en plus, la seule de ce monde de macho qui m’entoure .
Et oui, 27 cousins, et moi la seule fille côté paterne, qu’est-ce qu’il m’en a voulu, je représente l’échec, son échec cuisant de sa vie minable et pathétique dont soit disant je suis responsable . Aujourd’hui pour une raison inconnue, je suis en colère, moi qui ne m’énerve jamais, je ressens ce besoin de dire que je ne suis pas responsable de son incapacité à avoir tenue sa bite ce soir là, je n’ai jamais demandé à venir au monde et m’en serai bien passé .
Désolée je m’emporte, j’essaie de lâcher prise, chaque fois, je ressens la haine de ce que j’ai enduré, la violence des paroles, des coups, comment peut-on agir de la sorte avec son enfant !!!
Je m’excuse encore, je vais devoir écrire pour évacuer tout ce que je retiens, depuis trop longtemps…

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