UN PASSE ENGOURDI...


Encombrée de souvenirs et des fantômes obsédants du passé tu continuais à te débattre dans une souffrance en sanglots de révolte contre l'ombre amère de ton destin, et avec toujours la même voix qui monte en frissonnant.

Comme s'il te fallait appuyer ton âme à la sienne et t'entêter à vivre dans le seul but de ressentir un élancement de douleur et te sentir toujours dans l'affolement premier de la passion, tes yeux n'étant qu'un feu inoffensif.

Tu avais la certitude inconsciente de le garder, car le besoin de lui et la hantise de sa présence étaient tel de retrouver la quiétude et l'innocence d'un paradis, en fièvre de passion et volutes bleu de rêves qui usent l'amertume.

Avide de sacrifice pour un souvenir aigu qui revient et te fait tressaillir, un élan de tendresse profond qui déborde tremblant de détresse, tu n'étais jusque là que gémissante et tordue de désespoir, une fuyarde éperdue en quelque douleur vague.

Et tes nuits un accablement mortel des heures, l'horrible effarement de l'oubli qui enivre et épouvante, avec les jours d'angoisse qui écrasent ton âme dans sa volonté d'être seule, et tant un visage boursouflé des larmes refoulées.

Le désir assoiffé tu trainais une vie terne et ennuyeuse sans heurt ni abandon, juste tous ces regards qui sont les mots de l'âme en quête de tes souvenirs et de l'attente d'une voix, un hasard ou la destinée ressemblerait à un vif soleil d'orage.

En ce moment tu es telle la rose qui germe sous la terre, les ailes nocturnes de l'étrange compagne qu'est la solitude, qui a trop souvent le charme fragile de l'esprit, presqu'une douleur que tu chéris, tellement tu es comme ivre en des souffrances vaines.

Il t'arrive de rêver d'un avenir riant et proche qui t'offrirai l'engourdissement du bien être, et d'un jour ou peut-être l'élan de joie neuve fera les yeux avides de la pensée, l'oubli leurrant ou tu te sentiras la chrysalide qui  sent palpiter ses ailes. 

Les yeux aveuglément ouverts tu erres sur une route sans bonheur et sans le moindre espoir, sous un ciel gris et un vent mauvais, seulement un souvenir qui répond à ta tristesse, comme un flot malheureux qui fuirait les rivages.

Rêver l'impossible pour le coquillage aux parois de nacre que tu es, c'est te taire et te refermer sur toi même, aller à la mer démontée qui fait la tempête, pleurer tout le mal que l'on a sur le cœur puis à tout cela tourner le dos.

Mais il arrive qu'à l'orée de la cinquantaine, à l'endroit même qui te faisait si peur, tu fasses la rencontre qui libère ton cœur et enveloppe ton âme du voile de l'amour émerveillant dont tu ne sentais plus capable depuis longtemps.

Tu te sens changer, inondée de lumière, peut-être celle d'un grand-père qui ne s'est jamais résigné à ce que tu vives dans tes blessures, mais qui est parti trop tôt, avant que les choses ne se décantent, laissant derrière lui quelques mots.

Je serai l'ami qui te manque tant, l'écoute de tes jours vagues, et celui auquel tu peux prêter ta confiance sans regret aucun car j'ai compris de la vie qu'il faut aimer les souffrances des autres pour espérer panser les siennes.


Heureux anniversaire Sandrine

La cinquantaine n'est pas une prison elle est la liberté d'être et de se dire enfin


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