COLERE ET REVOLTE...



 On ne sait rien de nos parents sinon ce que nous disent d'eux nos ressentis, on ignore tout de leur histoire de couple sur lequel nous portons un jugement de ce qu'il nous laisse percevoir...

Une mère, un père se regardent différemment, une femme supposée faible est parfois la plus dure des deux, obligeant l'époux à défouler au sein de la famille ses frustrations et colère rentrée.

Nous vieillissons auprès d'eux avec un jugement erroné de qui est qui, mais enclins à aimer celui qui fait le moins de bruit, pousse le moins de cris, et dont le regard semble tendre et conciliant.

Puis fatalement l'un des deux vient un jour à disparaître faisant se culpabiliser celui qui reste, emportant avec lui toutes ces questions non résolues, et les doutes et incertitudes enfouies en nous.

Mais lorsqu'on se rapproche de l'ultime au revoir quant à celui qui chemine vers une fin de vie avec ses toutes petites forces et ses peurs nouvelles, il faut savoir déployer des trésors de patience.

Ce n'est pas juste ajouter des jours à sa vie, mais plutôt de lui laisser l'occasion d'évacuer des vagues de peurs, car il doit être angoissant de ne pas savoir ou l'on va, et de s'abandonner à l'inconnu.

Au crépuscule de la vie on devrait pouvoir recevoir de la douceur, de la tendresse et de la prévenance car en ce temps de vieillesse on doit déjà et de manière certaine vivre entre la crainte et les regrets.

L'homme redevenu le papa change obligatoirement une relation à soi, aux autres et au monde, il faut savoir ouvrir son coeur à tous les malentendus et ambivalences poursuivis dans le silence.

Il est des blessures de l'enfance qu'elles sont rarement comblées, la réserve et la pudeur qui se sont installées étant la posture de refus, et la mise à distance qui nourrissent la colère et la révolte.

Les parents se devraient d'être sources de complémentarité et ceux surtout qui devraient combler ce qui nous fait défaut, ils voient tel un acte agressif le fait que nous grandissions avec indifférence.

Et lorsqu'on est une fille qui n'est pas censée prendre la relève, on voit dans leurs regards et même dans leurs silences des incessants reproches, de vils jugements et tellement d'aprioris...

" La vieillesse est un naufrage " a dit un jour le maréchal Philippe PETAIN, j'aimerai pouvoir rajouter dans lequel les enfants sont entrainés malgré eux.

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