" TU SAIS PAPY..."

 J'ai fini par cesser de courir et j'ai réappris à sourire à ces petites choses qui composent la vie et se suffisent à elles mêmes, car quoi de plus beau que se complaire dans les joies d'un enfant ...

C'est tel de se retrouver soi-même et porter un regard d'adulte sur celui que nous avons été mais que personne ne voyait, seul avec son rêve, voir le père qui ne l'aura pas vu grandir et le pleurer.

Je donnerai le reste de mon temps et de mon énergie aux bambins qui me redonnent l'envie d'être au quotidien le père, le grand père, l'époux et surtout un frère même si c'est d'une façon différente.

Il y a les mots qui font tonner mon coeur, qui pourtant sont si simples, "tu sais papy" et voilà qu'il m'est le souvenir de n'en n'avoir eu aucun qui aurait pu m'entourer de ses bras quand rien n'allait !

Lorsque je fouille ma mémoire en ces coins les plus reclus, je n'ai rien qui me rappelle une oreille attentive, un regard patient, ou une main qui serrait la mienne très fort pour éloigner mes peurs.

Il ne servait à rien de pleurer, les larmes et les cris étant des choses courantes, et nous invisibles pour des mamans trop préoccupées par l'essentiel, car quand ce n'étaient les champs il y avait les animaux.

La notion de parents était un caprice, et nous les enfants étions juste des bouches à nourrir en ces temps éculés qui pour certains durent encore, la Kabylie semblant toujours entre deux mondes.

J'aimerais autant que moi, que tous viennent à comprendre qu'un enfant heureux sera un adulte épanoui pour lequel la vie sera une telle aisance qu'il contribuera au bien être commun.

" Hier n'est que le souvenir d'aujourd'hui, et demain est son rêve."
Khalil GIBRAN