A l'AMIE D'AVANT CETTE VIE...



 Et il nous faut continuer sur le chemin que souvent nous avons haï là ou sont encore nos cris et nos pleurs d'enfants, et bien malgré nous car il s'agit de suppléer à la vieillesse de nos parents ! 

A n'entendre plus que des gémissements, que même s'ils sont sincères nous insupportent, d'abimer notre quotidien et de froisser nos rêves, ou du moins ce qu'il reste de trop de batailles.

Il y a l'âpreté de ce père, despote magnifique auquel notre mémoire décline le moindre sentiment et le coeur une quelconque sympathie, encore plus tyrannique avec ceux qui lui en manifeste.

Mais toi mon amie d'avant même cette vie, tu n'ignores pas et tout autant que moi que ce nous donnons va bien au delà de leur petite personne, et que c'est l'enfant en nous qui doit s'apaiser !

Car les démons du passé ont leurs visages, tous nos pires souvenirs, et les images jamais dépassées tellement eux, autant que ces rictus auxquels il faut tenir compagnie sans pouvoir les fuir...

Il m'arrive de trouver belle ma mère, que le temps impitoyable tue à petit feu, sur son front de fièvre je dépose très souvent un baiser et je souris aux fois ou malgré tout elle a du me tenir entre ses bras.

    " Dommage qu'on ne connaisse ses parents que lorsqu'ils commencent à vieillir, à perdre ce qui faisait d'eux des êtres humains." Julien GREEN 

Lettre à ma meilleure amie.´



Commentaires

Maroussia. a dit…
Il est des saisons qu’on aime moins. L’hiver peut-être. L’hiver, cet hiver, celui de ceux qui ont brisés nos printemps. Et ce regard qui se vide du peu d’humanité qu’il a pu avoir, mais jamais quand il se posait sur nous. Il y a parfois aussi ce sourire contrit, cette demande d’aide qu’on ne peut refuser. Cette fatigue épuisante car redondante et aussi cette impression qu’on nous vole ce qu’il nous reste de jeunesse pour aller mieux. Cette désagréable impression d’être le sang qui leur manque, les bras qui les relèvent mais sont incapables, car trop égoïstes, de nous prendre dans les leurs. Ces journées qui tournent autour d’un petit bobo, d’une fièvre que nous trouvons dérisoire mais qui les met en panique tellement ils redoutent de mourir. Où trouver la force de faire comme si on les aimait ? Comment faire pour continuer à sacrifier de belles années encore, car le temps a été complice et nous a laissé nos cœurs et nos besoins d’enfant ? J’aime lire ces quelques mots qui me confortent dans cette blessure dont je peux si rarement parler, et cette belle amitié qui s’ouvre tel un fleuve apaisant et rafraîchissant… merci.

Il est saisissant de lire ces mots, presqu'un film que l'on regarde nonchalamment alors qu'il est nous, nous concerne tous, il est l'hier de certains, le demain d'autres et ton présent que tu tentes vainement de vivre au mieux, une fin de vie douloureuse mais tellement confuse !
On s'use à penser et repenser notre hier et un aujourd'hui qui ne parviennent pas à s'emboiter sans raviver des brisures et rappeler des mots et des regards en blessures !
J'aimerais te réconforter en te disant que l'aventure de la vie est commune à tout un chacun, qu'autour de toi les uns et les autres se démènent comme des diables mais serait ce vraiment apaisant pour toi de savoir que tous vivent la solitude liée à la vieillesse...
On passe de l'empathie à la colère, de l'oubli au vil souvenir, du silence à un cri qui vient des abysses et cela au fils des moments, des jours, des mois et des années qui semblent inéluctablement nous être volées !
Continue d'aller à ce que te dicte ton vécu qui t'a toujours appris à tellement surmonter, et lorsque d'ores tu songes à abandonner dis toi bien que dans cette hypothèse tu ne serais pas bien avec toi même !
Et surtout merci d'imager aussi poétiquement notre amitié MAROUSSIA


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