JE TE SENS T'EN ALLER...
Chaque jour tu me glisses entre les doigts et cela quoi que je puisse faire, depuis déjà si longtemps que tu m'as laissé choir de ta mémoire et sans les souvenirs nous ressemblons à deux étrangers.
J'ai tenté en vain de garder amoureusement dans mon plus profond la vie ensemble qui te quitte et la tienne dont je sais tu ne veux plus, et je me retrouve si souvent bien trop loin de toi maman.
Et il y a en moi ce chaos indescriptible, tout un tourment qui ne me quitte que pour mieux revenir avec des souvenirs en sus, tant survit le côté brouillon de mes jeunes ans
dont je ne saurai plus me défaire.
Tu avais raison et je n'avais pas tort, et bien des choses semblent si peu importantes au vu de ton départ imminent, j'aimerai que tu me reviennes le temps d'un regard dépourvu de toute amertume !
Tes yeux se veulent vides comme le sont étrangement tes jours, faits de petits riens, et visites inopinées qui te dérangent plus qu'elles ne t'apportent, tout autant que le brouhaha de ton téléviseur.
Je te sais déjà ailleurs là ou je te saurais mieux, plutôt qu'en ce vide qui heurte ma conscience et ce cœur d'enfant que tu habites encore, et quoi que j'ai pu te dire sous l'emprise de mes colères.
J'attends ce jour et les larmes ont le gout d'hier quand nous n'avions que le désarroi
pour accompagner nos tristes vies, celui qu'un destin indélicat a voulu pour nous qui n'avons jamais su être heureux.
" Lorsqu'un enfant cesse d'aimer sa mère, c'est un monde qui s'écroule." Philippe BESSON
Commentaires
Dans ses yeux de dentelle, au seuil de son départ,
Seul tu t’es reconnu, tout comme un naufragé
Nage vers l’infini, accrochant ses pensées
À son regard si bleu où pleure ta mémoire.