UNE TROUBLANTE AMITIE...


Et voici que je nous revois en ces sentiers de l'enfance, qui nous ont tant rapprochés avant que je ne tombe sous le charme de la conteuse hors pair, dont le baume des mots m'illumine...

Tu souriais aux déboires du passé, ces drames auxquels tu sembles nullement attachée, tel si c'était une autre que toi qui avait traversé ce demi-siècle entre douleur et disgrâce.

Tu étais l'amie dont rien ne semblait me détacher, et j'avais trouvé en toi le moi que j'avais enseveli sans plus jamais lui donner la parole, comme l'ultime déni de soi dont rien ne nous guérit !

J'étais bien auprès de toi plus qu'avec quiconque, tu devenais peu à peu mon tout, la demeure de mes pensées les plus intimes, que j'osais rarement dévoiler aux femmes de peur de mes fragilités...

Mais j'ai voulu t'enfermer, tel si sous prétexte de t'aimer trop je me donnais des droits sur toi, oubliant qui tu étais et d'où tu venais, plus encore quelles étaient tes propres aspirations.

J'ai failli perdre l'indicible lien que le passé avait tissé entre nous, et retrouver la solitude de ceux qui s'entourent pour fuir leurs propres démons, surtout l'abandonner à une cruelle désillusion.

Ces derniers jours tous les instants racontés, et nos chagrins autant que nos fous rires me sont revenus, et je me suis senti terriblement bien à nouveau, le coeur léger à l'entracte dans mes pensées.

Je voulais au travers ces mots te signifier mon amitié, celle qui est faite pour durer car elle se nourrit de l’intelligence propre à ceux dont les vécus sont à eux seuls une histoire, et qu’il tient à nous de perpétuer !

" Il n’y a pas d’ami, il n’y a que des moments d’amitié. "

Jules Renard 

Commentaires

Maroussia. a dit…
Il est des hasards qu’on appelle destin, et d’autres qu’on appelle petits bonheurs. Les cœurs et les âmes qui se reconnaissent doivent prendre conscience de ces derniers et i conditionnellement. Le présent est déjà un passé pour le futur. Alors vivons ce présent sans nous laisser alourdir par un vécu nocif. Par une enfance délétère. Tu as rencontré l’amitié, ou tu avais l’habitude de côtoyer l’amour, et tu as mal accepté d’être remisé à un statut d’ami, pourtant si valorisant. Peut-être as tu vraiment pris conscience que ce n’est pas en t’affichant avec une femme que tu la rends heureuse. Beaucoup d’entre nous sont réservées et pudiques. Et encore plus quand il s’agit d’amitié. Bien si précieux. Ton texte est très beau. Très tendre aussi. Puisses-tu être heureux maintenant, toi qui as tant peur de l’abandon. À trop vouloir serrer, on étouffe celui ou celle que l’on aime. Prendre une main dans la sienne pour avancer dans la vie et se soutenir est tellement plus léger. Tu as l’amour de ta femme, de tes enfants et petits enfants. Quel homme pourrait être plus comblé !


Tes mots sont tels ceux des personnes qui ont beaucoup vécu et empreints d'une sagesse qui a fait que je t'ai distingué de suite !
Il se peut que toutes les rencontres aient leur raison d'être et qu'il me fallait croiser la route de l'amitié pour me parfaire, même si comme tous ceux qui nous obligent à grandir il a été douloureux, du fait d'un passé compliqué !
Mes rapports avec les femmes ont toujours été des plus basiques, seule l'entremise de l'amour pouvait faire que je les côtoie ou que je m'en approche, tu es venue m'expliquer qu'il pouvait y avoir autre chose que les âmes savaient et pouvaient se fondre entre elles dés lors que l'enjeu en vaut la peine !
"Le hasard est autant le destin que les petits bonheurs"
pour reprendre tes mots et il est heureux d'avoir fait de nous ce que nous sommes à présent de merveilleux compagnons de route pour quand les blessures s'ouvrent à notre insu ou que les instants bonheurs que nous partageons en deviennent plus grandioses encore !
l'expérience de l'un est souvent un secours pour l'autre, et le sourire en retour est la plus merveilleuse des choses qui soient !
L'amour est un océan de sentiments qui ont tendance à se mélanger et nous faire perdre de vue l'essentiel qui est d'aimer ce qui nous est donné au lieu de rêver ce que nous idéalisons !
Tout plein de tendre pour toi en ce joli ce matin de juin
Excuse la faute : je t'ai distinguée

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