LE FEMININ...

 

 Lorsque le féminin qui n'a jamais voulu entendre ce que son cœur lui dictait est obstinément tourné vers la seule route qui se doit, qui ne blesse pas sa vie et ceux qui la composent, il rentre dans le monde du sacrificiel.

Il se nourrit de frustrations, s'invente des limites et prétexte des valeurs, le religieux parfois lui sert d'alibi mais il lui suffit de rencontrer les mots, ceux pénétrants et envoutants qui s'engouffrent en lui pour se mettre à douter.

La passerelle est mince entre ce que l'on veut et ce que l'on doit et ce d'autant plus qu'on est femme, un volcan de désir qui donne la vie que la nature a aliéné à son corps malgré elle pour que le monde continue de se perpétuer.

En elle c'est une lutte incessante entre les sollicitations auxquelles elle fait face au quotidien et le désir de ne pas faire mal, de préserver ceux qui sont son tout et une vie âprement élaborée à grand renfort de doutes la plupart du temps.

Elle se rend invisible afin de ne pas provoquer les regards qui attisent ses sens et dissimule jusqu'à sa beauté qui est l'essence même de son être, tel pour tenir à distance ce qui remettrait en question ce qui est au delà de sa personne.

Mais elle a constamment peur des regards et  des mots qui sont autant de tentations, se fait son propre bourreau, un tyran qui n'a de cesse que de la contraindre et de la soumettre à l'imposture d'elle même et le déni de tellement de féminité.

En continu certains mots lui déchirent autrement les entrailles et l'entrainent vers un chemin qu'elle suppose de travers mais qui ne cesse de la bouleverser, la couper en deux sans qu'elle ne puisse rien laisser paraître sinon ses silences.

Elle vit désabusée et le temps n'aide en rien, le mur de l'incompréhension s'élève et met en elle en poison insidieux qui insulte son intelligence, car elle a toujours appris à se refuser et à désobéir aux ordonnances de son propre corps.

Les hommes s'imaginent qu'il est aisé d'être une femme, qui conquière sans mot dire mais sans comprendre qu'un seul rivage lui est permit si elle souhaite être en paix avec le monde, celui que d'autres ont choisi pour elle.

Ce matin je t'aime bien plus que d'habitude, à l'orée des jours d'automne qui en appellent à la mélancolie, car j'ai décelé en toi bien plus que je n'espérais, des mots plus forts que les miens en filigrane de tes pensées.

Lorsque choisir d'aller dans le sens de son cœur c'est décider de vivre ou de mourir et qu'une fois de plus il faut le briser, s'interdire la moindre ouverture  vers l'autre monde, comment ne pas sentir l'injustice de la soumission.

Je suis venu te dire que j'entends le dilemme présent et tout ce que dans quoi tu te débats, d'autant plus que tu es intelligente et à même de souffrir doublement de ce que tu ne peux pas choisir librement d'aller ou ton cœur te porte ! 

         " Rien n'est impossible à qui sait vraiment aimer."     CORNEILLE



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