SALIMA...
Tu es là au plus près de nous tous en ombre familière, si délicatement proche de ta mère qu'un destin fallacieux avait prise pour otage tout au long de la vie qu'elle a acceptée, tellement pour une femme seuls ses enfants comptent.
Tu aurais pu comme tant d'autres fuir ce marasme, ne pas te soucier de ce qui en fin de compte n'est que le problème des grands, t'en aller vers ce que ce regard si clair t'offrait, mais tu as préféré partager sa solitude et ses pleurs silencieux.
Tu as vécu sa vie davantage que la tienne, résumé tes prétentions à seulement ne pas lui déplaire, quitte à laisser tes rêves fuir tes yeux et faire de ton sourire vivre les siens, en lui laissant croire que tu as été épargnée du ravin de ses peines.
L'autre jour je vous ai dit que vous étiez plus qu'une mère et sa fille, et davantage deux sœurs sur un même chemin de vie, toujours aussi fragile et à la limite de la rupture, ce qui nourrit vos inquiétudes et vous fait apprécier chaque instant.
Souvent en vous regardant je me demande laquelle de vous deux porte l'autre, car vous n'êtes que trop seules face à cette vie pas facile dont vous savez vous accommoder, et d'ailleurs il me semble entrevoir dans vos regards une fierté non feinte.
J'aime vous voir ensemble car je vous ai toujours connues ainsi, et je voulais poser mes mots sur l'authentique complicité qui vous lie, je voudrais penser sans prendre le risque de me tromper qu'entre vous deux il en sera à tout jamais ainsi.
Chacune se dit qu'elle protège l'autre, mais moi je me fais fort de deviner que celle qui n'est pas dans son rôle mais en un idéal de cœur et d'âme est la fille aux yeux qui ont les reflets de la mer qui cache bien des richesses dans ses profondeurs.
Tu as surpris le destin en ne lui tournant pas le dos, offert à ta mère et sur son chemin de vie à elle le plus beau compagnonnage qui soit, la clarté d'un regard qui répare, un morceau de bleu découpé dans un ciel ou à l'origine il n'y avait que tellement de gris.
" L'exemple d'une mère, en qui la vertu brille, est la grande leçon dont profite sa fille."
Edmé BOURSAULT
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