LE JASMIN DE LA MEMOIRE...

 Lorsqu'il s'agit de nous mettre à l'abri des rumeurs du monde, du rythme effréné qu'imposent les jours, on se souvient que rien ne vaut une parenthèse bucolique, et l'atmosphère tranquille d'un écrin de verdure...

Et comme la petite fille qui aime les roses et les herbes folles on recherche le lieu du silence ou s'écoule le temps, le jasmin de la mémoire qui parle de l'enfance en un jardin qui se veut un ciel d'éternité plein de jour et d'ombre.

Là ou le temps se fait lent, au plus près des tiges couronnées et de l'éclat de fleurs, un peu du paradis perdu ou on a laissé notre cœur, le soupir odorant et acre de la terre natale et la jeunesse d'hier pour les heures d'aujourd'hui.

Il y avait les promesses des fleurs, les cris des oiseaux et l'enfoncement lointain de la forêt en ce cloitre qui abritait ta bohème, une douceur et un mystère charmants qui distillaient les plaisirs vrais et simples qui dorment dans les rêves.

L'agrément de la beauté est une vue qui réjouit le cœur, parle à l'âme qui ressent le bleu originel, l'indicible état de grâce qui mène au lieu de nostalgie en lien avec l'essence de nos pensées, un endroit qui nous met à l'abri du monde.

De ton enfance tu as hérité un amour insatiable de la nature, et les fleurs étant les litanies d'antan, une invitation à la contemplation entre flânerie et évasion, je sais qu'auprès d'elles tu vas vers un cocon de bien être qui sublimera ta vie.

La nature est une indicible rencontre, une sagesse au monde très profonde, ou tu viendras contempler la beauté des choses entre agrément et égarement, gouter en esthète à la tranquillité d'un espace de silence et de rêverie.

Et ton monde secret et délicat aux affinités profondes se conjuguera à la sensualité d'un éclat printanier qui se veut les prémices d'un été à venir, car le bonheur est une réalité qui grandit l'âme, un lieu d'innocence.

Davantage qu'une coupure et un moment hors du temps, tu pourras ressentir et toucher la petite fille toujours en mouvement et définitivement inachevée qui se cherche mais sans se perdre d'être ancrée dans les yeux de son père.

"En automne je récoltai toutes mes peines et les enterrai dans mon jardin. Lorsqu'avril refleurit et que la terre et le printemps célébrèrent leurs noces mon jardin fut jonché de fleurs splendides et exceptionnelles."  Khalil GIBRAN