PRISONNIER DE L'ENFANCE ....
Les manques de l'enfance sont tel un versant de montagne, une véritable fêlure dont j'ai été longtemps prisonnier et qui a fait que je me suis toujours éparpillé, dispersé en des histoires qui se laissaient désirer sans jamais me combler...
De mes rencontres, j'ai retenu qu'elles ont été l'occasion d'une folle liberté, des présences à la douceur rayonnante, dévorante dont j'ai aimé graver certains instants qui ont fait de ma vie une suite de souvenirs épars et douloureux et de joies combien éphémères.
Il y a eu tant le travail qui m'a rendu étranger à moi-même, une violence que je portais en moi et que je répliquais souvent chez les autres, mais allant au gré de mes égarements à des femmes à la féminité éblouissante de par la seule beauté des mots en voile déformant.
Mes histoires ont toujours été d'éternels et violents recommencements, avec les chagrins qui anéantissent et le désir qui fait se sentir vivant, sans cesser d'aimer celles qui partaient ou que je quittais tellement mes tourments ont souvent eu raison de mes liaisons.
Pour finir j'aimerais être en vieillissant le silence que l'on entend, et le vide dont on se saisit pour rester auprès de ces furtives amoureuses qui m'ont si longtemps aidé à échapper à ma vie, car il y aura toujours un amour qui survient même lorsqu'on y croit plus.
" Je t'aime dans le temps, je t'aimerai jusqu'au bout du temps.
Et quand le temps sera écoulé, alors je t'aurai aimée.
Et rien de cet amour, comme rien de ce qui a été, ne pourra jamais être effacé."
Jean D'ORMESSON
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